Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le soir du réveillon, il projette sa compagne dans une poubelle

- SO. B.

La nuit du réveillon est rarement synonyme de trêve. Ce 31 décembre fut terribleme­nt humiliant pour une habitante de Bormes-les-Mimosas, aux prises avec son concubin. Et père de ses enfants de 5 et 8 ans. Ce soir-là, loin de festoyer, le couple s’enferre dans une énième dispute. Lui est ivre et a fumé deux « cigarettes de haschisch », relate le tribunal, hier à l’audience.

 ecchymoses sur le corps

Avant de rentrer chez eux, où il la molestera, Vincent M. s’arrête dans une station essence de La Londe, sort sa compagne de la voiture, la traîne au sol… et la jette dans une poubelle. « Vous vous rendez compte de l’humiliatio­n que cela représente ? », s’indigne le tribunal. « Je n’étais pas dans mon état... bredouille-t-il. C’était pas moi .» « Mais concrèteme­nt, vous l’avez traînée sur le bitume ? », insiste le juge. « Oui, la voiture était à 20 m... enfin… 10 m... Je l’ai traînée par le col et... » Il larmoie. « Je m’excuse auprès d’elle, je sais que c’est violent ». Sur le banc des parties civiles, la femme redouble de larmes à l’évocation de la poubelle et des « 25 ecchymoses sur tout le corps » constatées par un médecin qui lui a délivré un certificat de dix jours d’ITT. « Ses vêtements étaient complèteme­nt arrachés », appuie le procureur qui tique sur les premières déclaratio­ns du prévenu devant les gendarmes. « Elle s’est jetée toute seule par terre », avait-il d’abord prétendu.

« Elle me jette des objets »

Au sujet des violences plus anciennes, dont un coup de pied dans le visage en octobre 2017, il explique à la barre devoir se défendre car « elle jette souvent des objets sur moi ». Mais c’est elle qui est blessée. « C’est assez classique chez les violenteur­s d’épouse, décoche le procureur. Et c’est un peu facile de venir pleurer devant le tribunal. » D’abord, la victime avait elle-même tu l’épisode du container à poubelle, tellement son sentiment d’humiliatio­n était grand. « Je me suis vue mourir. Je souhaite me séparer », souffle-t-elle devant le tribunal. Pendant le reste de la nuit, au domicile, « les deux enfants ont tout entendu et vu en partie ». Lui pleure franchemen­t maintenant et pendant toute la plaidoirie de son avocate. « Ce n’est pas tout blanc d’un côté, tout noir de l’autre. C’est une relation de couple tumultueus­e, une relation passionnée .»

Du ferme et du sursis et de la mise à l’épreuve

Pour cet agent technique employé au Lavandou, Me Sandy Carraccino estime possible « une mesure d’éloignemen­t », mais demande au tribunal « de ne pas détruire une vie insérée ». L’homme « s’excuse terribleme­nt »une dernière fois. Le tribunal l’a condamné à 6 mois fermes, plus 12 mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. En plus de l’interdicti­on de paraître au domicile familial, il lui est interdit d’entrer en relation avec la victime, sauf au sujet des enfants. Vincent M. est retourné en détention. Première affaire de l’année d’une liste certaineme­nt longue de violences conjugales.

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