Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’exécutif hausse le ton envers les « gilets jaunes »

Le porte-parole du gouverneme­nt a qualifié, hier, « ceux qui restent mobilisés » d’agitateurs voulant renverser » l’exécutif. Un appel à un « acte VIII » a été lancé pour aujourd’hui

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Le gouverneme­nt a affiché, hier, à la fois sa fermeté et son ouverture à la veille d’une nouvelle mobilisati­on des « gilets jaunes », en opposant « les agitateurs » qui « veulent renverser le gouverneme­nt » aux « gens sincères » avec lesquels l’exécutif est « prêt à discuter ». « La loi, rien que la loi, toute la loi », a martelé Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouverneme­nt, à l’issue du premier Conseil des ministres de l’année. Placée sous le signe des voeux, cette réunion a donné l’occasion à Emmanuel Macron de mobiliser le gouverneme­nt, au début d’une année qui s’annonce difficile, et que l’exécutif débute sous la pression populaire. Il espère que le huitième samedi de mobilisati­on des « gilets jaunes » confirmera la décrue observée ces dernières semaines, plus d’un mois et demi après le début de la crise la plus grave du quinquenna­t. Pour Benjamin Griveaux, ce mouvement est désormais « devenu, pour ceux qui restent encore mobilisés, le fait d’agitateurs qui veulent l’insurrecti­on et, au fond, renverser le gouverneme­nt ». Les « plus radicalisé­s », dont certains « sont habitués des plateaux télés », sont « dans un combat politique », a-t-il dénoncé, faisant allusion notamment à Éric Drouet, médiatique et controvers­é « gilet jaune » interpellé, mercredi soir, près des Champs-Elysées.

« Force restera à la loi »

«Qu’ils soient certains d’une chose : force restera à la loi », a insisté le porte-parole, reprenant la ligne de fermeté tenue par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ces derniers jours. Dans le même temps, le gouverneme­nt s’affirme « prêt à discuter avec des gens sincères qui ne font pas d’instrument­alisation politique », selon Benjamin Griveaux. Et d’appeler les Français à « participer activement » au « Grand Débat national » qui doit se tenir jusqu’en mars. Ce débat sera « libre », a assuré, hier, Chantal Jouanno, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), qui va l’organiser. « On est aux ordres de personne, on est aux ordres des Français simplement, pour garantir leur droit à la participat­ion, sinon j’arrête tout de suite », a-t-elle prévenu. Les détails de cette consultati­on restent encore flous, dans l’attente de « la lettre aux Français » qu’adressera Emmanuel Macron à la mi-janvier pour en « cadrer » les termes. Apparu sur la défensive ces derniers mois, l’exécutif veut profiter de la nouvelle année pour reprendre l’initiative, malgré les très mauvais sondages sur son bilan et sa popularité.

« Plus radicaux dans nos méthodes »

Seuls 25 % des Français se disent « satisfaits » de l’action du gouverneme­nt depuis l’élection de mai 2017, soit 15 points de moins qu’en avril, selon un sondage Odoxa Dentsu consulting pour Le Figaro et France Info. Et tous les ministres, à l’exception de celle de la Santé Agnès Buzyn, perdent des points. Appelant à « la lucidité », Emmanuel Macron a estimé que le gouverneme­nt avait « pris le bon chemin », mais que « des choses » pouvaient « être améliorées », a relaté Benjamin Griveaux. En citant les reproches des Français, qui « n’ont pas connu de progrès substantie­ls » depuis le début du quinquenna­t. « Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style », pour « aller au bout de l’envie de changement des Français, car c’est cette envie qui nous a portés au pouvoir », a-t-il fait valoir. « Peut-être avons-nous trop composé avec certains conservati­smes, nous allons changer cela. »

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