Souvenez-vous de Lille
C’était en mars 2016 et contre toute attente, le RCT «bis» avait chahuté le Racing 92 au complet jusqu’à le faire chuter. Contrairement aux apparences, ce match, non plus, n’est pas joué d’avance
019, on efface tout et on recommence... En cette veille d’Épiphanie, rêvons un peu... Ce soir, le RCT va renouer avec la victoire et réussir l’exploit de s’imposer devant le grand Racing 92 dans sa salle de spectacle. Mieux encore, les Varois vont réussir ce coup énorme au prix d’un match parfaitement maîtrisé. Ils effacent ainsi un échec à domicile, se rachètent de leur sortie ratée à Toulouse et, du même coup, se remettent en selle dans la course à la 6e place qualificative. Voilà notre voeu. Et il n’est pas aussi fou qu’il peut paraître, même si le contexte de ce match, qui survient après une grosse vexation du Racing (battu à Bordeaux 40-7), n’engage pas à autant d’optimisme. Plutôt que de démarrer la nouvelle année sur de mauvais sentiments, nous préférons de beaucoup l’imaginer aux antipodes de 2018. Comme Patrice Collazo, d’ailleurs, qui espère, lui aussi, prendre un nouveau départ...
Faire dérailler le train francilien
Franchement, aujourd’hui, mieux vaut se souvenir de Lille avant ce choc, qui paraît quand même très déséquilibré tant le Racing peut être brillant et le RCT terne en ce moment, que de la ville Rose et du cauchemar de l’avant Saint-Sylvestre. De cette rencontre qui, contre toute attente, le 26 mars 2016, a vu une bande de jeunes Toulonnais, emmenée par un Charles Ollivon en tenue de gala, faire dérailler le train francilien (20-21) à l’occasion de la 19e journée de Top 14 délocalisée dans le Ch’Nord. Ce jour-là, les remplaçants varois, qui n’avaient absolument rien à perdre, s’étaient dépouillés et l’on se souvient très bien notamment que le jeune seconde ligne d’origine écossaise Andy Cramond avait donné son corps et perdu ses dents sur la pelouse synthétique du stade Pierre Mauroy, gagnant au passage le respect de tout le peuple toulonnais... Au final, profitant des maladresses et de l’indiscipline francilienne pour assener deux contres comme autant d’essais, ce RCT qu’on disait condamné à subir la loi de l’armada francilienne s’était imposé sur le fil grâce à une pénalité de Frédéric Michalak. Et si l’histoire se répétait ce soir ? Il faudrait juste pour cela que les Franciliens prennent un peu le RCT de haut, et que les Rouge et Noir réalisent enfin un match plein à l’extérieur... C’était bien sûr leur objectif, hier, lorsqu’ils ont pris le train pour rallier la capitale.
Julian Savea jugé trop court
Mais avec une seule journée complète d’entraînement, pour l’atteindre, ils devront davantage s’appuyer sur leurs qualités morales et mentales que sur une vraie semaine de préparation. Ils devront également faire sans Julian Savea, jugé trop court pour le service après un mois d’arrêt, et plusieurs nouvelles absences (Fekitoa, Carbonel, Nakosi, Etrillard). Habitué à jongler avec son effectif, Patrice Collazo pourra quand même aligner un XV de départ a priori compétitif, où l’on retrouvera notamment une première ligne biberon de talent et l’association Belleau à l’ouverture et Trinh-Duc au centre. Le coach a aussi fait le choix d’un gros banc, au cas où... Ses homologues franciliens, Laurent et Laurent, eux, n’ont pas été aussi contraints. Ils présenteront du lourd à tous les postes pour emporter très vite ce RCT blessé et surtout ne pas reproduire les erreurs du passé...