Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De Londres à Paris à la force des muscles et du mental

Thierry Sache prépare l’Enduroman, une épreuve d’endurance hors-norme consistant à partir de Londres pour rejoindre Paris en traversant la Manche, simplement vêtu d’un maillot de bain

- P.-H. C. phcoste@nicematin.fr

Relier Londres à Paris, peut prendre environ une heure et demie en avion ou un peu plus de deux heures en train. Thierry Sache se fixe pourtant comme objectif d’effectuer le trajet en un peu moins de soixante heures. Pas question en effet pour lui de se laisser transporte­r. C’est à la force des muscles – et du mental – que cet ingénieur informatiq­ue de 45 ans, compte avaler le trajet entre les deux capitales au mois de juin. « Je me suis lancé le défi de faire l’Enduroman, annonce avec simplicité ce Bourguigno­n, installé à Toulon depuis une quinzaine d’années. L’Enduroman, c’est une épreuve pour doux dingues, tendance musclée. « Il s’agit de partir de Londres et de courir jusqu’à Douvres. Ensuite, de traverser la Manche à la nage jusqu’à Calais. Enfin de monter sur un vélo pour rouler jusqu’à Paris .»

Courir, nager, pédaler… et dormir peu

En chiffres et sur un planisphèr­e, ça donne 140 km de course à pied, 32 km en mer et 210 km à pédaler. « Mais en réalité, avec les courants et les marées, on peut arriver à 50 ou 60 km », sourit avec gourmandis­e le sportif. Dopé aux efforts d’exception, il envisage le parcours comme l’enchaîneme­nt de trois séquences de 15 à 16 heures chacune au minimum… avec un peu de repos entre chaque. Avec déjà à son actif des marathons, des « Ironman » ou des parcours épiques à travers les Alpes ou la Réunion, il ne s’inquiète pas de ce qui l’attend à terre. Avaler les bornes en footing ou en danseuse ne devrait être qu’une promenade de santé.

Trente-cinq à finir seulement

« Physiqueme­nt, l’endurance sur 150 heures, je connais. L’effort, je sais le gérer. Le seul moment qu’il faut vraiment préparer, c’est la traversée de la Manche. Mais c’est ça qui me motive le plus, lance Thierry. houleuses ensuite et surtout la températur­e de l’eau. « Au mois de juin, elle sera entre 13 et 15 degrés… et j’ai décidé de nager simplement en maillot de bain.» Pas question de profiter d’une combinaiso­n. Le Toulonnais veut se frotter aux éléments, à même la peau, pour pouvoir se comparer à ceux qui l’ont fait à la dure. « Il faut savoir que depuis sa création en 2001, trente-cinq personnes seulement ont réussi à boucler l’Enduroman, dont cinq Français. »

Dompter l’eau glacée

Pour se préparer à affronter l’eau glacée, Thierry Sache s’impose une discipline rafraîchis­sante. «Je fais tout ce que je peux pour habituer mon corps au froid, assuret-il (simplement vêtu d’un tee-shirt évidemment). Tous les samedis matin, je viens au Mourillon pour nager. J’ai un programme de validation de la résistance en eau froide. Je suis aussi suivi par un hypnothéra­peute et un préparateu­r mental pour apprendre à comprendre les réactions de mon corps. J’ai, par exemple, fait de la méditation sous cascade. Et puis bien sûr, je ne me douche qu’à l’eau froide. C’est un vrai processus psychique d’accoutuman­ce. Résister au froid, ce n’est que du mental. » Une « hygiène » qui vient bien entendu en complément d’une bonne quinzaine d’heures d’entraîneme­nt par semaine à crawler ou gambader pour garder la forme. Parallèlem­ent, Thierry s’engage dans un autre « double marathon » d’ici au mois de juin : organiser le périple avec ses amis et équipiers d’une part. Courir derrière les sponsors d’autre part. «L’enveloppe globale de cette aventure, je l’estime à 15 000 euros au total, alors c’est sûr que si des sponsors sont intéressés, c’est un plus. Pour l’instant, Giant me fournit un vélo et l’entreprise Iceleg me permet d’utiliser son système de cryothérap­ie.»

Résister au froid, ce n’est que du mental”

Savoir + Thierry Sache partage sa préparatio­n sur les réseaux sociaux. Vous pouvez le suivre sur Facebook.com/keeptraini­ng.enduroman/ ou sur Instagram @thierrysac­he

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(Photo Luc Boutria) Thierry Sache s’entraîne au Mourillon, mais ce sont les eaux fraîches de la Manche qui l’attendent.

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