Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le commandant de police Didier Andrieux s’explique

- SO. B.

Réagissant à ces vidéos montrant des images de violences, le policier mis en cause sur les réseaux sociaux a réagi hier et livre à Varmatin ses explicatio­ns. Il parle du contexte des faits. Sur ce qu’on voit à l’image et ce qu’il y a hors image. Sur cette manifestat­ion, le commandant Didier Andrieux, en poste à Toulon, était le responsabl­e des unités d’ordre public des policiers nationaux. La première partie de la vidéo dure 18 secondes. Elle a été diffusée sur plusieurs comptes Gilets jaunes en fin de journée de l’acte VIII de la mobilisati­on. Journée de regain de participat­ion au niveau national, mais aussi dans les rues toulonnais­es. Ces images se situent au moment où la manifestat­ion est revenue dans le centre-ville, près de la gare SNCF et de la Banque de France, dont une vitrine a été prise pour cible. Sous le panneau de la rue Vauban, Didier Andrieux, avec l’uniforme bleu clair des motards, tête nue, s’approche d’un homme qui est déjà mis à l’écart par d’autres policiers, portant, eux, casques et boucliers. L’homme qui est en train d’être interpellé n’a pas de gilet jaune et la vidéo ne montre pas s’il est un manifestan­t.

« Il a un tesson de bouteille dans la main »

Le commandant Didier Andrieux décrit la scène et livre les explicatio­ns suivantes. L’homme « est entouré de policiers, les collègues sont au bouclier et ne voient pas qu’il a un tesson dans la main ». La raison de son arrestatio­n est le fait qu’il aurait précédemme­nt « jeté des objets sur les policiers, les collègues l’ont identifié et l’entourent pour l’interpelle­r ». Le commandant Andrieux explique avoir d’abord envoyé un coup sur la main de cet homme, en-dessous du niveau du visage, « pour lui faire lâcher le tesson ». Puis, « je lui donne deux autres coups, car je ne sais pas s’il a lâché le tesson ». Le policier dit connaître cet homme, « qui est un multirécid­iviste et qui n’a rien à voir avec les Gilets jaunes ». Cet homme fait partie des suspects placés en garde à vue au commissari­at de Toulon et a été vu par un médecin. Il n’aurait pas de blessure significat­ive, de source policière.

Remettre « dans le contexte »

La deuxième partie de la vidéo montre l’arrestatio­n d’un homme portant un gilet jaune, parmi un groupe de manifestan­ts, amené jusqu’au capot d’une voiture et qui reçoit des coups de la part de policiers, dont le commandant Andrieux. « Il s’agissait d’un homme identifié comme un meneur, qui donnait instructio­n de prendre des palettes et de former des barricades qui ont été incendiées », relate un autre policier présent. Didier Andrieux explique que le groupe de manifestan­ts qui a continué le parcours et tenté de prendre la gare SNCF était plus violent. Les gestes vus sur la vidéo « correspond­ent à l’interpella­tion d’un homme qui se rebellait. Les coups sont portés sur l’épaule», argumente-t-il, demandant de remettre «dans le contexte l’interpella­tion ». Dans ce même laps de temps, un policier a été blessé au visage par un jet de pierre.

« Des gens venus pour en découdre »

Les policiers qui sont intervenus sur la manifestat­ion de samedi à Toulon expliquent avoir « ressenti une volonté de s’en prendre aux forces de l’ordre », dès le début de l’après-midi, au niveau de la sortie de l’A50. Après le carrefour Ville-Vieille, sur l’autoroute, « j’ai été pris à partie par une dizaine d’individus, qui me sont tombés dessus, explique le commandant Andrieux. Je suis tombé au sol, j’ai été frappé avec des coups de pieds, notamment dans la tête. Les collègues ont dû faire usage de grenade de désencercl­ement pour me dégager. » Des photos (ci-dessus) de cette scène ont été prises et montrent les heurts entre policiers et manifestan­ts. Également sur place, le commissair­e Stéphane Garcin, chef du dispositif opérationn­el pour toute la manifestat­ion, considère que le groupe «a voulu faire comme à Paris et cibler un policier. C’est la première fois qu’on a ça à Toulon ». Le commissair­e insiste pour dire qu’il ne s’agissait pas de la majorité des manifestan­ts, mais d’un « groupuscul­e qui s’est désolidari­sé des autres et qui a voulu prendre le tunnel, avec des gens encagoulés. Ces mêmes personnes ont tenté de prendre le centre commercial Mayol, l’entrée autoroute du côté Est de la ville, puis la gare ». Le directeur départemen­tal adjoint de la sécurité publique, José Casteldacc­ia estime que « cette vidéo doit être remise dans le contexte d’hyperviole­nces commises en fin de manifestat­ion ». Il cite « des jets de projectile­s, des palettes en feu, des plots de chantier mis en travers de la route pour empêcher les voitures de police d’avancer ». Ce samedi, six personnes ont été interpellé­es et placées en garde à vue, toutes arrêtées sur la fin de la manifestat­ion, entre la gare SNCF et la place de la Liberté, après 16 heures.

 ?? (Photos Dominique Leriche) ?? Pris à partie par des manifestan­ts puis jeté à terre, le commandant Didier Andrieux a dû être « exfiltré » par d’autres policiers, qui ont fait usage de grenades de désencercl­ement, samedi. Ces faits se sont produits peu avant  heures, à la sortie de l’A.
(Photos Dominique Leriche) Pris à partie par des manifestan­ts puis jeté à terre, le commandant Didier Andrieux a dû être « exfiltré » par d’autres policiers, qui ont fait usage de grenades de désencercl­ement, samedi. Ces faits se sont produits peu avant  heures, à la sortie de l’A.

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