Var-Matin (La Seyne / Sanary)

DAKAR, JUSQU’AU  JANVIER Motivés comme jamais

Pour sa 4e participat­ion, le duo Loeb-Elena retrouve une Peugeot, une écurie privée (PH Sport) et le sable hostile du Pérou. Avec des envies de victoire intactes

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La nuit commençait déjà à tomber, le jeudi 11 janvier 2018, quand Sébastien Loeb et Daniel Elena faisaient leur apparition dans le bivouac d’Arequipa. C’était la 5e étape du Dakar et la dernière : le copilote monégasque s’était cassé le coccyx lors d’un choc en début de journée. L’Alsacien, lui, avait les traits fatigués et n’envisageai­t pas encore de revenir se frotter au rallye-raid le plus éprouvant de la planète. « Carlos (Sainz, tenant du titre) l’a gagné à 50 ans, j’ai encore un peu de marge avant de m’imposer », souriait Loeb.

« Une équipe de guerriers »

Douze mois plus tard, il est déjà de retour. Certes, Peugeot Sport s’est désengagé mais le nonuple champion du monde WRC avait des fourmis dans les jambes. Surtout lorsqu’il a découvert que ses trois ex-coéquipier­s, Carlos Sainz, Stéphane Peterhanse­l et Cyril Despres redémarrai­ent chez Mini. « Nous avons publié une vidéo promotionn­elle et quand Seb’ l’a découverte, il m’a envoyé de nombreux textos, s’amuse Despres. Je savais qu’il voulait repartir ». Et pour relever le challenge, Loeb et Elena se sont engagés au sein de PH Sport, l’écurie de Bernard Piallat, vingt-deux ans après une fructueuse collaborat­ion ensemble. « PH Sport, c’est l’une des meilleures structures privées au monde », rappelle Daniel Elena en citant l’engagement du team en WRC2 et en rallye-raid. Certes, les moyens humains, techniques et logistique­s de la structure sont bien moins importants que ceux d’un constructe­ur officiel. Mais les adversaire­s du duo savent qu’ils restent redoutable­s. « Il a cette capacité à motiver tous ceux qui travaillen­t avec lui », souligne Peterhanse­l, 13 victoires au compteur. Daniel Elena ne dit pas autre chose : « Notre équipe, ce sont des guerriers, des mercenaire­s, des mecs qui sont prêts à tout pour qu’on relève le défi ».

Enchaîner avec le Rallye Monte-Carlo

Alors, incontesta­blement, Loeb et Elena font partie des favoris pour l’épreuve. « Nous avons prouvé que l’on pouvait rivaliser avec les meilleurs dans le sable, souligne le copilote. Avant notre accident l’an dernier, nous étions deuxièmes au Pérou ! » Sacré choc thermique en perspectiv­e pour les inséparabl­es Sébastien Loeb et Daniel Elena qui vont défier le désert péruvien du Dakar à bord d’un Peugeot  DKR privé avant de retrouver l’un de leurs jardins préférés, le Rallye Monte-Carlo, sous les couleurs de Hyundai Motorsport.

Mieux, ils relèvent le défi au volant du 3008 DKR de Peugeot, celui avec lequel ils avaient réalisé leur meilleure prestation au Dakar (2e en 2017). Le fait de connaître le véhicule est

un vrai plus, d’autant qu’ils n’ont pu bénéficier que de deux demi-journées d’essai à Abu Dhabi, soit seulement 150 kilomètres parcourus. Par ailleurs, certains observateu­rs soulignent que le

duo sera soumis à rude épreuve en devant enchaîner le Dakar avec le Rallye Monte-Carlo, disputé le week-end suivant, le premier sous les couleurs de Hyundai. « On ne va pas relâcher

la pression », avertit Daniel Elena. « Pour nous, le mois de janvier est un Dakar de trois semaines : deux semaines de rallye-raid, une semaine de WRC et peu de pauses entre les deux. Le challenge et l’envie d’être performant vont nous aider à trouver les ressources nécessaire­s pour faire les meilleures performanc­es possibles. » Dans un éclat de rire, le Monégasque ajoute : « Ce n’est pas dans nos habitudes de relever des défis sans être ambitieux. Nous n’avons jamais gagné le Dakar, donc il n’y a pas à chercher loin pour se motiver ! » Le début des travaux pratiques aura lieu dès aujourd’hui avec 84 km de spéciale (Lima-Pisco) avant de rentrer dans le dur et d’enchaîner demain par 342 km entre Pisco et San Juan de Marcona.

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(Photo AFP)

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