Pédophilie dans l’Église: le cardinal Barbarin à la barre
Le cardinal Philippe Barbarin, jugé avec cinq anciens membres du diocèse de Lyon depuis, hier, pour nondénonciation d’agressions sexuelles, s’est fermement défendu d’avoir « cherché à cacher » des faits « hor ribles » perpétrés par un prêtre de son diocèse.
« Je ne vois pas de quoi je suis coupable »
« Je n’ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles », a assuré l’archevêque de Lyon de 68 ans, dans une déclaration lue devant les juges du tribunal correctionnel. « Je ne vois pas de quoi je suis coupable », a-t-il ajouté, affirmant même avoir «agi» en demandant à une victime du père Bernard Preynat de trouver d’autres victimes, non prescrites, afin de lancer une procédure judiciaire. « La preuve : il en a trouvé ! », at-il souligné. Mgr Barbarin et ses cinq coprévenus comparaissent jusqu’à demain pour ne pas avoir dénoncé à la justice des abus sexuels commis par ce prêtre sur de jeunes scouts de la région lyonnaise entre 1986 et 1991. Le prêtre de 73 ans, mis en examen en 2016, pourrait comparaître devant la justice cette année. Ils encourent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Deux d’entre eux, Mgr Barbarin et Régine Maire, l’exresponsable lyonnaise de la cellule d’écoute des victimes de prêtres pédophiles, sont également poursuivis pour « omission de porter secours ». Les plaignants leur reprochent d’avoir maintenu le prêtre au contact d’enfants jusqu’en 2015, date à laquelle une victime a porté plainte pour la première fois, alors qu’ils étaient au courant des agissements passés du père Preynat. Dans les années 2000, Mgr Barbarin avait eu connaissance de faits anciens d’agressions sexuelles, « des rumeurs » selon ses mots, qui l’ont néanmoins conduit à rencontrer le père Preynat en 2010. Le prêtre lui jura alors n’avoir jamais recommencé. « N’avez-vous pas appris qu’on n’est jamais très sûr quand un pédophile dit qu’il ne recommencera plus ? », interroge la présidente du tribunal, Brigitte Vernay. «Tout le monde me reproche de l’avoir cru », répond Mgr Barbarin. Mais « on n’a pas trouvé de fait incriminable après ». Le parquet de Lyon a classé l’affaire sans suite en août 2016 mais des victimes ont alors cité directement les prévenus devant le tribunal, au grand dam du diocèse. Depuis que l’affaire a éclaté en 2015, le cardinal de Lyon avait déjà nié les faits, reconnaissant simplement des erreurs d’appréciation et en demandant pardon aux victimes des prêtres pédophiles.
« Il fallait écarter le prêtre »
Il est d’ailleurs revenu à la barre sur sa rencontre avec l’une des victimes du père Preynat, Alexandre Hezez. « Jusqu’alors je n’avais jamais entendu pareil récit », assure l’archevêque, qui transmit alors au Vatican son témoignage. La réponse ne tarda pas : il fallait écarter le prêtre. « Eh bien ça c’est facile, pourquoi vous ne le faites pas ? » tout de suite, poursuit la présidente. Parce qu’il fallait « éviter le scandale public », rétorque le prélat, « j’ai fait exactement ce que Rome m’a demandé » en différant de quelques mois sa mise à l’écart pour ne pas attirer l’attention. « Tout ça a été nécessaire, peut-être qu’on se fera malmener sur l’intérêt à agir mais il n’y a aucun doute sur l’intérêt de l’action et ce débat-là va permettre une prise de conscience auprès des différentes institutions », a déclaré à la presse François Devaux, cofondateur de l’association La Parole libérée, à l’origine des révélations. La direction du Rassemblement national (RN, ex-FN) a choisi un fidèle de Marine Le Pen, le jeune porte-parole du parti Jordan Bardella, ans, pour conduire sa liste aux élections européennes de mai avec pour objectif de rafler la mise, comme en . Le bureau exécutif du parti d’extrême droite a validé ce choix de la présidente dimanche à l’unanimité de ses neuf membres, y compris l’eurodéputé Nicolas Bay qui se disait aussi «légitime» pour ce poste, a-t-on appris auprès d’une source proche de la direction. «Dans cette période trouble, il faut aussi donner des signes d’espoir à notre jeunesse et montrer que dans des partis politiques pourtant bien installés comme le nôtre, on donne aussi la chance à des jeunes qui sont issus de milieux populaires», a justifié le député des Pyrénées-Orientales Louis Aliot sur BFMTVRMC. Marine Le Pen accompagnera sa tête de liste dans quasi tous les meetings prévus –une trentaine. La cheffe du RN figurera sur la liste en position non éligible, préférant conserver son mandat de députée nationale, ce qui lui permettra d’imprimer son nom sur les bulletins de vote.