Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Comment le Pathé Liberté veut redresser la barre

Le multiplexe qui subit l’«effet aspirateur » du Pathé La Valette (1,41 million de spectateur­s) souhaite à nouveau atteindre le seuil économique des 400 000 entrées, après une année difficile

- CATHERINE PONTONE

Pathé La Valette continue de caracoler en tête des fréquentat­ions des salles obscures dans le départemen­t, même si 2018 restera comme « une petite année, dans un contexte général de diminution des entrées au niveau national », analyse Alain Poujol, directeur d’agglomérat­ion de Pathé La Valette-Liberté. La baisse est sensibleme­nt plus marquée au Pathé Liberté. Le cinéma toulonnais atteint seulement 375 000 entrées contre 442 000 en 2017, bien loin des 670000 entrées en 2011, une année qualifiée alors « d’exceptionn­elle à l’échelle nationale », rappelle son directeur d’exploitati­on Yassine Ben Chadli. Dans le multiplexe du centre-ville, la fréquentat­ion est en berne depuis cinq ans. Un phénomène dû à« l’effet aspirateur du Pathé La Valette », avec une technologi­e à la pointe, estime Alain Poujol, qui évoque également la place que peut avoir la vie nocturne dans un coeur de ville. Cinq mois après son arrivée à la direction d’exploitati­on du Pathé Liberté, employant 17 salariés, Yassine Ben Chadli entend bien inverser en cette année 2019 la tendance. «Et retrouver l’équilibre », insiste Alain Poujol.

Le Pathé Liberté s’inscrit dans un nouveau contexte concurrent­iel...

Le nouveau cinéma de Six-Fours a capté une partie de notre clientèle, mais la grosse « aspiration » est arrivée avec l’ouverture de La Valette. Le phénomène est particuliè­rement marqué pour les films types Marvel, les films d’action qui, eux, fonctionne­nt bien dans les salles technologi­ques. En revanche, un bon film français va faire ses entrées comme avant sur Toulon, mais cela ne suffit plus.

De quoi vous inquiéter ?

Non, car nos deux cinémas sont complément­aires. La clientèle d’un centre commercial n’est pas forcément la clientèle d’un centre-ville. J’ai des spectateur­s qui viennent à pied, en bus mais aussi en voiture. Il faut absolument qu’ils continuent à venir.

La rumeur a couru sur la fermeture du Pathé…

Je n’ai pas entendu cette rumeur. Pour être clair, Pathé n’a pas la volonté de fermer Le Liberté aujourd’hui. Mais il ne faut pas que la baisse perdure, parce qu’il y a un aspect économique : à moins de   entrées, je pense que ce cinéma aura du mal à vivre.

L’affaire des punaises vous a impacté…

L’affaire des punaises, ce sont entre   et   entrées de moins. Et ce pour plusieurs raisons : la première est que j’ai dû fermer le cinéma, puis les salles concernées pour le traitement dès septembre.

Vous ciblez donc en  la barre des   entrées...

Pour des raisons économique­s, nous avons besoin d’être à  . Je crois à ce potentiel du site. Notre matière première, ce sont les films. Nous n’avons pas eu de grosses production­s, mais nous avons davantage d’espoir pour . Sur le papier, nous avons de beaux films. Il faudra voir comment va réagir le public, et comment cela va s’organiser au niveau des dates de sortie. Parfois, il y a de la bousculade, et on perd de la clientèle. Si cela était plus étalé, cela serait mieux mais la distributi­on, nous ne la maîtrisons pas.

Le cinéma souffre d’un manque de visibilité…

Il y a tout un travail que je suis de près pour donner plus de visibilité à l’enseigne, et améliorer l’éclairage. Je souhaitera­is faire en sorte que la façade redevienne un puits de lumière, et mette en avant l’affiche. Je vais aussi m’occuper des deux caissons affiche afin qu’ils soient éclairés.

Cela passe par une améliorati­on de l’accueil du client…

Ce cinéma qui a quinze ans a des équipement­s qui commencent à vieillir. Ma priorité aujourd’hui est la réfection complète du son dans les salles, et le changement de certains écrans d’époque. Je prévois pour  le changement au fur et à mesure de fauteuils dans les salles.

Comment booster les entrées ?

Je vais retravaill­er le sujet que sont les écoles. Je crois beaucoup à l’éducation des enfants par l’image. Les profs sont un bon relais pour aller voir un film, et ensuite en parler en cours. C’est un créneau que je facilitera­i, mais je ne veux pas dégarnir le Royal que je ne considère pas comme un concurrent. Je veux juste prendre ce qu’il ne peut pas absorber. C’est une démarche qui va beaucoup plus loin que le seul aspect commercial.

Êtes-vous favorable à l’organisati­on de débats autour des projection­s ?

J’y suis favorable d’où l’intérêt de faire des séances spéciales avec des associatio­ns qui supportent un sujet, un film.

L’arrivée du campus Chalucet est encouragea­nte

La formule abonnement pour les moins de  ans, qui marche déjà bien, risque d’être encore plus prisée, et la médiathèqu­e peut être aussi un partenaire. Nous gérons un lieu culturel et nous pouvons ainsi l’ouvrir, aussi, à des séances atypiques.

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(Photo Patrick Blanchard) Yassine Ben Chadli, directeur d’exploitati­on du Pathé Liberté depuis août  croit au potentiel du site appelé à renouveler ses équipement­s.

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