Et maintenant, la succession…
Fonds de dotation Mesnage-Augier-Negresco. Officiellement créé le mai , à l’initiative de Jeanne Augier. Il devrait devenir fondation en vertu d’un processus engagé sous la triple férule des ministères de l’Intérieur, de la Culture, des Finances. L’héritier, le successeur, c’est ce fonds. Une structure héritant de millions d’euros. Autrement dit, la fortune estimée de la défunte, comprenant l’hôtel, sa villa de Saint-Vallier, ses appartements et garages à Nice, Paris… Mais une structure caritative à la triple mission : sauvegarder Le Negresco et ses collections, soulager la misère humaine, notamment celle des personnes hospitalisées, mais également la misère animale. Qu’on se le dise : Jeanne Augier n’a pas légué, comme on a Nicole Spitz (ancienne directrice générale du Negresco) est l’exécuteur testamentaire. pu le dire ou le penser, sa fortune aux toutous. Son voeu, c’était que son argent aille dans un fonds servant à assurer l’avenir du personnel de l’hôtel et à faire le bien, évitant ainsi que l’établissement devienne la cible d’un repreneur. Que va-t-il se passer maintenant ? Nicole Spitz, ex-directrice du Negresco et exécuteur testamentaire, donnera prochainement les instructions. Mais l’affaire promet d’être mouvementée en raison de toute l’actualité juridico-administrative qui s’est abattue sur le bâtiment aux allures de meringue. Convoité, placé sous administration judiciaire en raison de sa propriétaire mise sous tutelle, le palace a fait dernièrement encore parler de lui à la suite d’une perquisition effectuée au domicile du procureur de la République, Jean-Michel Prêtre (notre édition du décembre ). Une spectaculaire opération probablement motivée par une enquête pour trafic d’influence, corruption passive et active, atteinte à la probité, ouverte dans le prolongement de l’administration judiciaire du Negresco. Tout cela sur fond de vives tensions opposant l’administratrice judicaire, Me Nathalie Thomas et le procureur de la République souhaitant mettre un terme à son mandat. Chose que ne comprennent pas les salariés de l’établissement, à commencer par le directeur, Pierre Bord, d’autant que Le Negresco, à la dérive il y a quatre ans, a été remis à flots. En avril dernier, le Premier président de la cour d’appel d’Aix-enProvence a confié au tribunal de commerce de Marseille, le suivi du palace niçois. Parallèlement à ce mic-mac juridique, une enquête pénale, toujours en cours, vise l’ancien directeur artistique du Negresco, mis en examen pour abus de faiblesse, après une plainte de l’administratrice judiciaire. Cette enquête vise à déterminer si des proches de Madame Augier, veuve, sans héritier, ont cherché à s’approprier le palace via la présidence du fonds de dotation. Dans la foulée de cette plainte, Jeanne Augier, qui ne jouissait plus de toutes ses facultés, avait été placée sous la protection d’un juge des tutelles. La succession s’annonce complexe. Mais la garde rapprochée de la défunte entend tout faire pour que l’oeuvre de Jeanne Augier perdure, « parce que tout ce qu’elle n’a pas eu comme tendresse durant son existence, elle a voulu le donner aux autres, rappelle le père Gil Florini. Le fait de concevoir un fonds, ou une fondation, d’en assurer une gestion correcte, c’est conserver ce qu’elle et Paul Augier ont créé et c’est faire du bien avec ce que cette oeuvre peut rapporter. C’est ça la succession… »