Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quarante réfugiés mineurs accueillis à La Petite Garenne

L’Adapéi Var-Méditerran­ée a inauguré mercredi soir sa résidence pour « mineurs du bout du monde » qui ont quitté leur pays. Tous sont scolarisés ici avec succès

- F. DUMAS

Ils sont quarante et sont Seynois depuis quelques semaines seulement. Originaire­s du Bangladesh, de Guinée, d’Albanie, du Pakistan, d’Afghanista­n, de Turquie ou de Côte d’Ivoire, ils ont tous fui leur pays pour une « vie moins pire ». Âgés de 15 à 18 ans, ils ont intégré la résidence pour mineurs non accompagné­s de La Petite Garenne sur les hauteurs de la ville. L’établissem­ent a été inauguré, mercredi soir, par Carole Verdet, présidente de l’Adapei du Var, Caroline Depallens, représenta­nt le président du conseil départemen­tal, Marc Vuillemot, maire de La Seyne et vice-président de la Métropole, ainsi que Patrick Debieuvre, directeur général de l’Adapei du Var.

« Qu’un grand merci en retour »

Surtout, Anne Drouhin, la directrice de l’établissem­ent, a eu la bonne idée de faire intervenir deux des réfugiés au micro. Dans un français parfait, ils ont remercié l’organisme pour son aide et, plus généraleme­nt, la France pour sa générosité : « Nous n’avons rien à vous donner en retour qu’un grand merci ». Dans le public, se trouvaient également des Seynois qui vivent près de la résidence : « Tout se passe très bien malgré tout ce que certains ont dit. Ces jeunes sont dynamiques, très polis malgré leur détresse. Les accueillir fait chaud au coeur », témoigne un voisin. «Ces quarante adolescent­s sont inscrits dans un cursus scolaire et beaucoup sont en collège ou lycée à La Seyne. Il s’agit d’enfants parfois abandonnés dans leur pays, certains orphelins, et d’autres qui avaient la chance d’avoir une famille. Mais tous ont quitté leur terre pour un avenir meilleur. Les vingt-huit profession­nels du secteur éducatif, social et médical de La Petite Garenne sont là pour les accompagne­r au mieux », commente la directrice.

Accompagne­ment sur mesure

Yacouba est l’un d’eux : «J’ai 15 ans et j’ai quitté le Burkina Faso. Je suis arrivé en France il y a quelques mois sans connaître personne. Les difficulté­s m’ont rendu le coeur dur. J’ai encore du mal à dormir mais l’accueil a été plein d’amour ». Très émue, Caroline Depallens, à la tête de la commission solidarité­s au Départemen­t, a rappelé le combat mené pour l’accueil de ces 40 jeunes. «On a voulu leur offrir un accompagne­ment sur mesure car tous ont vécu des épreuves terribles», a ajouté la présidente de l’Adapei du Var. « C’est la jeunesse du monde que nous accueillon­s ! », a martelé la directrice avant de donner la parole à Marc Vuillemot. « Que n’ai-je pas entendu lorsque certains élus se sont exprimés en apprenant que notre ville allait recevoir cette bande de jeunes... », a lancé avec ironie le premier magistrat. «Aujourd’hui, ils sont arrivés et heureux ». Au titre de la protection de l’enfance, ces 40 réfugiés ne sont néanmoins pas voués à demeurer à la résidence sur le long terme. Tous suivent déjà un parcours scolaire ou profession­nel. Dans l’objectif futur de se faire une place en France. Au milieu de nous. Pas à côté.

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Les mineurs sont venus rencontrer les représenta­nts de l’Adapéi du Var et les élus locaux qui ont plaidé pour l’accueil de ces réfugiés.
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(Photos Patrick Blanchard) Chaque chambre est individuel­le et équipée pour ces adolescent­s, âgés de  à  ans.
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A La Petite Garenne, la résidence vit au rythme du travail en extérieur et des activités.
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(Photo F. D.) L’équipe de l’Adapéi du Var.

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