Le RCT avale la cornemuse
Après avoir tourné en tête à la pause, les Rouge et Noir ont subi en seconde période la loi des véloces joueurs d’Edimbourg qui les ont encore dépassés
Avant même cette cinquième journée de coupe d’Europe, les Toulonnais ne jouaient déjà plus rien dans cette compétition où ils n’étaient visiblement pas invités cette saison. Et la confrontation contre une pétillante formation d’Edimbourg, hier devant un public de Mayol - il n’avait que les yeux pour pleurer peut-être à cause des gaz lacrymogènes d’avant-match -, n’a fait
que confirmer cette triste réalité. Toulon, après avoir fait mieux que résister au cours des quarante premières minutes a perdu pied lors du deuxième acte. Face aux hommes de Richard Cockerill qui ont su jouer dans la profondeur et sur les ailes en mettant beaucoup de vitesse grâce notamment à Graham, Duhan Van der Merwe et Kinghorn, les protégés de Collazo ont cruellement montré leurs limites actuelles. Souvent dépassés, régulièrement surpassés, la jeune garde toulonnaise (Gros, Sétiano, Smaïli, Carbonel, Zeghdar, Cottin) et ses aînés ont subi la loi des plus forts. Cruel, ce constat n’a rien d’infamant même si personne ne peut s’en satisfaire.
« On est bordeline »
Suite à cette troisième défaite de rang après Toulouse et le Racing 92 et ce quatrième revers européen dont deux à domicile, Patrice Collazo essayait de se consoler. Il mettait l’accent sur la volonté de bien faire de ses hommes et sur un contre assassin de Johnstone conclu par Kinghorn dès la reprise. L’explication n’est-elle pas un peu courte ? On sera fixé lors de la reprise du championnat de France dans quinze jours. À la pause, le score en faveur des coéquipiers de Savea (pour son retour de vacances, le Néo-Zélandais a marqué le troisième et dernier essai du RCT) pouvait paraître trompeur malgré les deux réalisations de Guirado, rageur, et d’Isa, opportuniste. C’est par la suite que tout s’est dégradé avec des Écossais plus véloces que jamais. Le manager toulonnais était contraint de reconnaître que dans la dimension mentale, le compte n’y était pas. «Dès qu’on se fragilise, on est borderline. »
C’est la tête, docteur ?
Dépité après cette nouvelle déconvenue, le capitaine Bastareaud ne faisait que confirmer : «Le problème est dans la tête. Dès que ça coince sur le terrain, ça devient vite compliqué. On commence à cogiter et à paniquer. On fait alors preuve d’un manque de sérénité. C’est normal, non ? » À ce niveau, il est acquis que le courage et la bonne volonté des Varois ne peuvent suffire. Et face aux véloces
partenaires de McInally qui ont fait preuve d’une belle détermination, les Rouge et Noir, trop passifs, en ont vu de toutes les couleurs. Dans cinq jours, à Newcastle le RCT bouclera enfin - sa piètre campagne européenne. Il sera alors grand temps de repenser au Top 14, où les Toulonnais n’auront plus le moindre droit à l’erreur dans la maison de Mayol ouverte aux quatre vents.