Il a caillassé la police : prison ferme à Toulon
Un homme a écopé hier à Toulon d’un an de prison ferme. Il était poursuivi pour avoir caillassé un policier en marge d’une manifestation de Gilets jaunes à Toulon, le 5 janvier dernier
« Je m’excuse, je n’avais vraiment pas l’intention de blesser, confesse Olivier, 28 ans, jugé hier pour avoir atteint un policier suite à un jet de pierre à Toulon. J’étais porté par le mouvement, tout le monde lançait des projectiles… » Les faits se sont produits dans le cadre des débordements à déplorer en marge de « l’acte 8 » du mouvement des Gilets jaunes, le samedi 5 janvier, sur l’avenue Vauban près de la gare de Toulon. « Nous étions sept ou huit policiers face à deux cents manifestants dont peut-être une vingtaine de violents, témoigne le policier blessé. Quand on a vu qu’on était trop peu nombreux, on a battu en retraite et ils se sont sentis pousser des ailes… » Sur les images de vidéosurveillance – que Var-Matin apu consulter –, on voit une pluie de projectiles s’abattre sur les policiers : « Des cailloux, des bouteilles de bière et même un tir de mortier…
», décrit le fonctionnaire de la brigade anticriminalité à la barre du tribunal, omettant de mentionner le casque de moto qui traverse le champ de la caméra.
Le témoignage du policier blessé
« Je me suis saisi d’une grenade (de désencerclement, Ndlr) , je l’ai dégoupillée et c’est là que j’ai reçu le projectile. Je suis tombé au sol en gardant la grenade en main – volontairement ou pas, je n’en sais rien. Il aurait suffi que je relâche la pression et aujourd’hui je serais là avec une main en moins… » Le policier a été victime d’une fracture de l’os frontal au niveau de l’orbite gauche. Un préjudice évalué à 14 jours d’ITT, sous réserve d’évolution. Le choc a été si violent que la victime a cru avoir reçu « une boule de pétanque ». « C’était une toute petite pierre, j’étais loin, je ne comptais pas en jeter d’autres », se défend le prévenu, trahi par la vidéorsurveillance (il sera reconnu et interpellé à l’issue de « l’acte 9 », ce samedi à Toulon). « Vous me dites que ce n’est pas votre projectile qui l’a touché ? », interroge la présidente du tribunal. «Je ne sais pas… » Une brèche dans laquelle l’avocate du jeune homme n’a pas manqué de s’engouffrer : « Comment pouvez-vous avoir la certitude qu’il a causé ces violences ? Toutes les personnes virulentes étaient habillées de la même manière… » Et de plaider la relaxe en soulignant que son client, « parfaitement inséré», n’a jamais été condamné pour des violences. « Il n’est pas le “casseur de flic” dont on vous a dressé le portrait .» Le tribunal a condamné le prévenu à un an de prison ferme, avec un maintien en détention. Olivier a dix jours pour faire appel.