Pour les migrants, c’est «non!»
L’un des principaux points de crispation de la réunion a sans conteste été l’accueil programmé de jeunes migrants dans le fort de Saint-Elme, sous l’égide de l’association des Apprentis d’Auteuil. Si leur arrivée n’est pas prévue cette année – de lourds travaux d’aménagement et de mise aux normes du site militaire sont nécessaires – cette perspective semble faire l’unanimité contre elle. Dans le camp des élus présents à la réunion (1), tout le monde renvoie la responsabilité de cette décision à l’État, y compris la ville qui, par la voix de Claude Astore, assure que l’avis du maire – favorable – n’a été que « consultatif » dans cette affaire. « Inquiète et déçue », l’élue municipale d’opposition Sandra Torrès, également conseillère régionale, estime que la municipalité aurait pourtant pu s’opposer au « mauvais » choix de ce site, qui a jadis hébergé des marins saoudiens : «C’est un devoir pour nous d’accueillir ces mineurs, mais pas dans ce lieu isolé, qui plus est à fort potentiel économique pour le quartier. » Même constat pour Virginie Sanchez, élue seynoise ex-FN, qui estime, « catastrophée », que le conseil départemental, chargé de la protection de l’enfance et à qui incombe désormais le financement de l’État ne leur a pas donné le choix. Commentaire d’un membre du CIL, après celui d’un autre craignant un « nouveau Calais» dans les années à venir : « Mais alors, si vous êtes tous contre, pourquoi ne faites-vous pas bouger les choses ? » Et Sandra Torrès d’appeler les gens à s’exprimer dans les cahiers de doléances mis à disposition dans les mairies pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». Si les travaux de sécurisation du site, eux, ont déjà commencé, nul n’a su dire, parmi les élus, quand le lieu ouvrirait ses portes, ni combien de jeunes il serait en mesure d’accueillir.
1. Claude Astore, adjoint au maire délégué à la sécurité ;
Florence Cyrulnik, conseillère municipale en charge du patrimoine ; Marie Viazzi, conseillère municipale en charge du suivi des CIL ; Gilles Vincent, vice-président de TPM, Nathalie Bicais et Virginie Sanchez, conseillères départementales, Sandra Torrès, conseillère régionale, etc.