Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Procès du «viol du  quai des Orfèvres»: deux policiers aux assises

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Le procès de deux policiers d’élite du 36 quai des Orfèvres, accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014 dans les locaux de la police judiciaire, s’est ouvert, hier après-midi, aux assises à Paris. Les accusés, Nicolas R., 49 ans, et Antoine Q., 40 ans, qui sont jugés pour « viol en réunion », comparaiss­ent libres. Vêtus d’une veste et d’un pantalon noir, ils se sont installés l’un derrière l’autre, tout près de la victime présumée, une femme de 39 ans, également habillée en noir, avec cheveux courts et lunettes fines. Les accusés, qui exercent toujours comme policiers, encourent 20 ans de réclusion criminelle.

Ambiance alcoolisée

La cour d’assises a trois semaines, jusqu’au 1er février, pour comprendre précisémen­t ce qu’il s’est passé dans la nuit du 22 au 23 avril 2014. La touriste canadienne, Emily S., et les policiers se sont rencontrés dans un pub irlandais, face au siège de la PJ. Bière, whisky: l’alcool a coulé à flots et l’ambiance était au flirt. Peu après minuit, la Canadienne, très fortement alcoolisée, et les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’interventi­on), un service d’élite, se rendaient au « 36 », pour une visite nocturne des célèbres locaux. Elle est entrée, joyeuse, dans le bâtiment à 0 h 40, mais en est ressortie à 2 heures, en larmes, en état de choc, sans ses collants. « Quatre policiers m’ont violée avec condoms (préservati­fs) », a-t-elle raconté, dans ses premières déclaratio­ns aux enquêteurs, le 23 avril au matin. Elle a décrit fellations et pénétratio­ns vaginales forcées. Elle parlera ensuite de plus de deux violeurs.

Un SMS à charge

Les accusés nient faroucheme­nt l’avoir violée. Le premier parle d’une fellation consentie. Après avoir démenti tout rapport, le second a reconnu tardivemen­t, des caresses sexuelles dans la voiture, avec une pénétratio­n digitale. Parmi les éléments pesant contre les policiers, un SMS : « ça est une touseuse (partouzeus­e, NDLR), dépêche », avait envoyé Nicolas R. à un collègue. En 2016, les juges d’instructio­n avaient prononcé un non-lieu pour les deux policiers. Mais après un appel du parquet et de la partie civile, les policiers ont finalement été renvoyés aux assises.

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(Photo AFP) C’est dans les mythiques locaux du «  » que la touriste canadienne aurait été violée.

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