Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« On ne va pas lâcher »

Malgré des échecs collectifs à répétition, Emerick Setiano refuse de céder à l’affolement. Le jeune pilier droit ira à Newcastle avec le Stade Français et l’objectif maintien en tête

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

‘‘ On ne va pas se mentir”

Àécouter son capitaine, Mathieu Bastareaud, qui ne manque pas de le chambrer régulièrem­ent, il adore se prélasser sur les tables de massage. Et il y a sans doute un peu de vrai dans cette histoire… Mais ce n’est pas parce qu’il apprécie ces moments de réconfort qu’Emerick Setiano ne fait pas les efforts. Pour preuve, à mi-chemin, le jeune pilier droit (22 ans) cumule déjà 623 minutes de jeu Top 14 et Champions Cup confondus, soit déjà autant que la saison dernière… D’humeur naturellem­ent optimiste et toujours prêt à faire monter l’ambiance, Emerick refuse de céder à l’affolement. Mais il n’en demeure pas moins lucide sur la situation : « On est obligé d’avancer ».

Ce match contre Edimbourg devait vous servir de tremplin et, finalement, il vous a plombés un peu plus ?

Je ne dirais pas ça, mais c’est forcément frustrant de perdre à Mayol même si on savait qu’on était éliminé de cette compétitio­n. On avait quand même à coeur de produire du jeu et surtout de ramener une victoire. Finalement, il y a eu du très bon et du très mauvais. Je crois qu’on a manqué trente plaquages. On a mal géré certaines situations aussi mais ce sont surtout ces plaquages manqués qui n’étaient pas dans nos habitudes et qui nous ont tués le match…

Il y avait déjà eu des alertes au Racing ?

Oui, c’est vrai. Cela faisait deux mois qu’on était à fond sur la défense et, là, c’est vrai que ça nous fait mal de se prendre des essais de  mètres !

Vous restez optimiste malgré tout ?

On ne va pas se laisser abattre. On en est à la moitié de l’année. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour le club. Déjà, on va aller à Newcastle pour essayer d’engranger un peu de confiance. C’était l’objectif de ces deux matches. Il faut gagner maintenant. On est obligé d’avancer…

Il faut surtout assurer le maintien au plus vite...

Exactement. On gère les choses match après match. On se concentre sur le match qui vient. Mais là, on voit qu’on est à  points de la e place, donc on parle de maintien. On va voir ce que ça va donner contre le Stade Français. On ne va pas se mentir. Il faut qu’on fasse quelque chose de très fort collective­ment pour se donner un élan, qu’on arrive à faire quelque chose de bon et qu’on soit content de nous au moins…

Êtes-vous satisfait de vos progrès individuel­s malgré les déceptions collective­s ?

Je prends toujours du plaisir sur le terrain. Mais ce sont d’abord mes erreurs qui me gâchent le plaisir. Après au niveau collectif, bien sûr j’aimerais gagner tous les week-ends. Je déteste perdre mais j’essaie surtout de me concentrer sur moi et je pense que si j’arrive à faire un match à  % et sans erreur, ce sera déjà bénéfique pour le collectif.

Vous venez de relever deux gros challenges en mêlée. Le faire aux côtés de J.-B. Gros et Bastien Soury, c’est encore plus beau ?

Carrément. Jouer ensemble nous tenait à coeur. On en avait parlé. Onavuàla vidéo combien J.-B. Gros avait bien géré ses  minutes ce week-end. Je suis très content pour lui. Là, on avait Guilhem pour nous apporter son expérience. Ça s’est plutôt bien passé aussi avec Bastien Soury au Racing même si on aurait aimé décrocher un autre résultat pour notre première tous les trois.

Vos voeux, vos résolution­s pour  ?

Je n’ai pas pris de résolution particuliè­re. Pour les voeux, d’abord la santé pour tout le monde car il y a une autre vie après le rugby mais surtout gagner, car c’est ça qui fait plaisir. On voit bien que les gens ne sont pas très heureux en ce moment…

Et vous ? N’y a-t-il pas une forme de lassitude à force d’échecs à répétition ?

Forcément, en sortant du match on a mal au casque et on se regarde un peu les baskets. On se dit : comment apporter plus au collectif ? À chaque fois, on se remet en question et le faire presque tous les week-ends, ça fait mal quand même. C’est assez difficile à ce niveau, mais on ne va pas lâcher. Ce n’est vraiment pas le moment. Sans compter tous les gens qui seraient contents de nous voir en Pro D…

Le maintien est désormais au coeur de vos préoccupat­ions ?

On s’est dit qu’il fallait utiliser ces deux matches pour avoir de meilleurs repères collectifs. On doit construire au maximum pour être au mieux face au Stade Français qu’on veut bien accueillir, sans trou d’air cette fois, car il nous faut une victoire avec beaucoup d’entrain et de satisfacti­on…

Edimbourg vous a montré la voie d’un point de vue collectif ?

C’est un autre rugby. On ne voit pas ça en Top . Ils n’ont pas de très grands noms mais collective­ment, ils tournent très bien. Je ne sais pas si cela se voyait à la télé, mais ils se parlent beaucoup, en défense comme en attaque. On a pris des rafales toute la première mi-temps. On a bien résisté mais on a vu, comme contre le Racing, que ce n’était pas possible de subir pendant  minutes…

‘‘ Gagner c’est ça qui fait plaisir”

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(Photos Luc Boutria) Emerick Setiano espère très vite renouer avec la victoire.
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