Brexit : quels impacts dans la région ?
Si la motion de défiance a été rejetée hier soir, Theresa May reste en sursis et l’avenir britannique bien incertain
Après la claque, le sursis. Au lendemain du rejet massif de son accord de sortie négocié avec l’Union européenne (432 voix « contre », 202 « pour »), Theresa May reste jusqu’à nouvel ordre aux manettes de l’exécutif britannique. La motion de défiance déposée par le Parti travailliste a été rejetée à son tour, hier soir, par la Chambre des communes (325 soutiens contre 306). Theresa May reste Premier ministre par défaut. Elle a jusqu’à lundi pour décrocher un très hypothétique accord renégocié. Or le temps presse. La date du Brexit reste fixée au 29 mars. Et les élections européennes se profilent en mai. En attendant, l’avenir européen du Royaume-Uni est plongé dans un brouillard très londonien. Et le scénario catastrophe d’une sortie de l’UE non négociée, ce fameux « no deal » tant redouté par les milieux économiques, n’a jamais semblé aussi plausible. « Il y a très peu de chance d’un Brexit “no deal”, tempère Nick Hill, président du MAABN, qui représente les chefs d’entreprise anglophones dans la région Sud. Ce n’est dans l’intérêt de personne. Et si jamais cela arrive, n’oublions pas que nous avons des intérêts partagés. Comme on dit chez nous : “Il ne faut pas jeter de pierres quand on habite une maison en verre.” » Renaud Muselier, le président de la région Sud, accuse Theresa May d’avoir plongé son pays dans «un trou noir », et met en garde « contre une erreur historique ». Reste que, de Londres à la Côte d’Azur, beaucoup se préparent à un Brexit sans filet.