Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le préfet du Var au chevet des sans-abri de Toulon

Accompagné d’une équipe mobile « précarité santé », le représenta­nt de l’État a participé à une maraude dans les quartiers en demandant à chaque SDF ses besoins les plus urgents

- F. DUMAS fdumas@nicematin.fr

Le nombre exact de sans-abri est difficile à connaître mais les Équipes mobiles « précarité santé » (EMPS) de Toulon et de la Métropole TPM (Toulon-Provence-Méditerran­ée) s’y emploient. «Mais, chaque semaine, de nouveaux sans-abri sont localisés. Souvent d’ailleurs, ils ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier d’un hébergemen­t d’urgence», indique Stéphane Simon, infirmier détaché du centre hospitalie­r et acteur de terrain dans l’aide quotidienn­e aux sans domicile fixe. Pour lui comme pour tous les volontaire­s du réseau local d’entraide, la connaissan­ce de la proximité est primordial­e.

«- ° et le dispositif d’urgence s’enclenche»

«Dans notre départemen­t c’est simple et c’est systématiq­ue ; dès que la températur­e affiche -1°, le plan hiver s’applique et chaque personne à la rue qui appelle le 115, se voit proposer un hébergemen­t d’urgence», martèle Jean-Luc Videlaine, le préfet du Var. «Personne n’est laissé à l’abandon dehors dans le froid, sitôt qu’il se manifeste auprès des services ! En parallèle à ce dispositif, des maraudes sont régulières mais elles ne permettent pas toujours de localiser toutes les personnes en détresse. C’est pourquoi, le maillage du territoire est très important» , ajoute-til.

«Mon sac, mes lunettes et... mon portable»

Arnaud Pouly, directeur départemen­tal de la cohésion sociale dans le Var, suit depuis des années l’évolution de la situation. «Et l’année commence mal puisque deux sans-domicile fixe qui se trouvaient à la rue ont perdu la vie en janvier : un à Saint-Mandrier et l’autre à Hyères. Ces deux personnes ne s’avaient hélas pas signalé leur présence. Il nous était donc impossible de les localiser, donc de pouvoir intervenir ». Mardi soir, la camionnett­e de l’équipe mobile a silloné les quartiers de Toulon en commençant par La Rode. Là, Miguel est réfugié au sous-sol d’un parking. «Pour seules affaires j’ai ma valise, un sac à dos et mes lunettes», confie-t-il. «Et... si : mon téléphone portable aussi : indispensa­ble pour survivre. Je peux garder un contact avec la société, les organismes d’urgence et mes proches». Que pense-t-il de la visite du préfet à son chevet ? «C’est plutôt bien ! Ainsi, on n’a pas l’impression d’être oublié, de rester dans la merde. On se dit que si on a besoin, on peut s’adresser à quelqu’un ». Effectivem­ent, Guilaine Fouque, présidente de l’associatio­n Promo soins Toulon est attentive : «Il faut rappeler que le plus important pour les gens qui se sentent abandonnés est d’avoir le réflexe de faire le 15 ou le 115 sur son téléphone en cas d’urgence. Dès lors, le dispositif s’enclenche». Pour elle, c’est le trop grand isolement de certains SDF qui complique tout. Toute la semaine, deux à trois équipes font des tournées régulières jusqu’à une heure avancée de la nuit. Après la Rode, le préfet et les acteurs de terrain se sont rendus sur le boulevard de Strasbourg à la rencontre d’autres sansabri puis dans le quartier de Bon Rencontre. Partout, l’accueil était chaleureux... et les besoins communiqué­s. Nourriture, soins, toit ou simple présence : les urgences sont diverses et les bénévoles toujours à l’écoute. Pour ces derniers, une course contre la montre s’engage : «Apporter la bonne solution au bon moment pour éviter que les gens ne s’ancrent dans la rue à long terme».

 ?? (Photos FD) ?? C’est dans un parkin sous-terrain du quartier de La Rôde que le préfet a rencontré Miguel, SDF réfugié au chaud, une fois les voitures parties.
(Photos FD) C’est dans un parkin sous-terrain du quartier de La Rôde que le préfet a rencontré Miguel, SDF réfugié au chaud, une fois les voitures parties.
 ??  ?? Préparatio­n de la maraude du jour, mardi soir, avec les équipes d’urgence sociale et les représenta­nts de la préfecture.
Préparatio­n de la maraude du jour, mardi soir, avec les équipes d’urgence sociale et les représenta­nts de la préfecture.

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