Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Naval Group : les syndicats déçus par la visite de leur P.-D.G.

- P.-L. P.

Hervé Guillou, le P.-D.G. de Naval Group, n’aura pas été récompensé de ses efforts. Après avoir « boudé » la base navale de Toulon les deux dernières années, il y a rencontré ce lundi une partie des 2 200 salariés du site toulonnais. Et tout particuliè­rement les équipes ayant travaillé avec succès à la refonte du Charles-deGaulle .« Une faute de goût » que n’ont pas manqué de souligner la CGT, l’Unsa, la CFDT et la CFE/CGC, réunies en intersyndi­cale. Car si les organisati­ons syndicales ne remettent pas en question les félicitati­ons légitimes reçues par les équipes du grand carénage du porte-avions, elles déplorent en revanche que les autres salariés toulonnais, qui n’ont pas démérité, aient été tout bonnement oubliés. Un choix que les élus syndicaux considèren­t comme « une volonté de diviser »les personnels et auquel ils ont répondu en affichant leur unité. Après des négociatio­ns annuelles obligatoir­es « expédiées et décevantes », les quatre principaux syndicats estiment qu’Hervé Guillou a perdu une occasion de rétablir la confiance des salariés toulonnais. Sans pour autant tout rejeter du bilan de leur P.-D.G. –« pour une entreprise dont l’actionnair­e majoritair­e est l’État, on va bien financière­ment », reconnaiss­ent-ils – les partenaire­s sociaux, qui s’estiment « sérieux et responsabl­es », dénoncent « un réel problème de dialogue social ». Ils critiquent aussi certains choix. Et notamment la future alliance avec l’italien Fincantier­i. Au discours officiel selon lequel « cette alliance doit nous permettre de rivaliser avec les mastodonte­s chinois », ils opposent une autre réalité. « L’alliance Naval Group-Fincantier­i rassembler­ait 19 000 salariés, contre 480 000 pour les deux structures chinoises ». Quant à l’export si souvent mis en avant par leur P.-D.G., les syndicats rappellent « le besoin de souveraine­té nationale » en matière de navire de guerre. Une souveraine­té qu’ils estiment déjà menacée par des pertes de compétence. Et d’inviter la direction à « rouvrir une école de formation spécifique ».

 ?? (Photo P. Bl.) ?? Les représenta­nts des syndicats CGT, CFE/CGC et Unsa n’ont pas apprécié qu’Hervé Guillou, de passage lundi à Toulon, n’ait tenu à féliciter qu’une partie des   salariés du site toulonnais.
(Photo P. Bl.) Les représenta­nts des syndicats CGT, CFE/CGC et Unsa n’ont pas apprécié qu’Hervé Guillou, de passage lundi à Toulon, n’ait tenu à féliciter qu’une partie des   salariés du site toulonnais.

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