Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Tour du monde : « Le vélo a été mon ambassadeu­r »

De novembre 2012 à août 2018, le Suisse Pascal Bärtschi a traversé les continents sur son vélo. Une expérience qu’il racontera publiqueme­nt demain, à 20 heures, à l’Hôtel de Ville

- PROPOS RECUEILLIS PAR VICTOR TILLET

Près de 109 000 kilomètres à vélo à travers six continents, un rêve de gosse devenu réalité pour Pascal Bärtschi. Parti de Lucens, en Suisse, en novembre 2012, il y est rentré en août 2018, à 38 ans, marqué pour toujours par son périple. Pour financer son tour du monde, l’ancien électricie­n a retapé une maison à Lucens, avant de la mettre en location. Le loyer permettant de couvrir ses dépenses, environ 500 euros par mois. Un budget faible compensé par la débrouille : camping, logement chez l’habitant... Demain soir, Pascal Bärtschi sera présent au Lavandou pour présenter au public son odyssée. À grand renfort de photos retranscri­vant ses nombreuses rencontres et dévoilant des paysages à couper le souffle. Et si vous avez deux minutes, questionne­z-le sur son autre rêve d’enfant qu’il a réalisé au cours de son escapade : voir passer le Tour de France au col du Tourmalet (Hautes-Pyrénées). Même pour un aventurier, le bonheur est parfois à portée de pédale.

Vous avez visité le monde entier, qu’en est-il du Lavandou ?

J’y suis passé en coup de vent à l’été   quand je rentrais en Suisse. J’étais surtout resté sur Toulon à ce moment-là. Donc ce sera ma première vraie venue.

Et vous allez présenter votre tour du monde à vélo. Pourquoi ce choix ?

L’idée d’un tour du monde a germé quand j’avais  ans, après un voyage au Vietnam. J’avais d’abord pensé à la voiture mais c’était très cher. Puis j’ai vu le récit d’un Danois qui avait fait ça avec son vélo. Il m’a inspiré, j’ai donc décidé de le faire ainsi.

A quoi ressemblai­t votre monture ?

Un vélo de route avec un cadre en acier facile à réparer. Ce qu’il a fallu faire de nombreuses fois, notamment les roues. J’avais aussi quatre sacoches dessus.

Vous rejoignez la tradition vélo en Suisse. Vous êtes le Fabian Cancellara () des globe-trotters ?

J’ai roulé avec lui pendant mes années de compétitio­n cycliste jusqu’à mes  ans, on a presque le même âge. Mais il m’a largement surpassé.

Vous avez néanmoins fait   km en cinq ans. Comment vont les jambes ?

Je perds petit à petit les muscles pris pendant cette période où je roulais h par jour. Mais je ne roulais pas tous les jours, j’ai pris le temps de faire plusieurs pauses. Certaines à cause de la météo difficile, d’autres pour profiter de l’endroit et mieux connaître les gens. Et parfois les aider.

Les aider ?

Je suis par exemple resté quatre mois dans une station de ski au nord du Japon pour réaliser des travaux volontaire­s. Mon expérience dans le bâtiment a été la bienvenue.

Qu’est-ce que ce voyage a changé en vous ?

J’ai beaucoup pris en humilité et appris à positiver, surtout en voyant la misère qui touchait bien des population­s. Et malgré cela, ces gens arrivaient à être heureux. Et sans être de nature écologiste, quand j’ai vu la beauté du monde, j’ai compris qu’il faut le garder intact.

On sourit plus en Asie, Afrique... qu’en Europe ?

Quand je voyais toute la générosité dans le monde, je me disais que les Européens avaient beaucoup d’efforts à faire. Néanmoins j’ai aussi été très bien accueilli en Italie ou en France par exemple.

Les habitudes de vie d’autres peuples vous ont aussi inspiré ?

De base, j’étais très peu matérialis­te. Ce sentiment a été renforcé. J’ai surtout compris ça en Amérique latine, où les gens se laissent le temps de vivre. Pour moi, la qualité de vie prime sur la notion de consommati­on.

Avez-vous eu le mal du pays en cinq années ?

Non. Je voyais quelque chose de nouveau chaque jour, ça occupe l’esprit. Et je n’ai pas d’enfant et n’avais pas de compagne en partant. Je parlais de temps en temps avec mon frère et mes parents par internet.

Quels sont vos projets ? Un autre voyage ?

Je travaille sur un livre pour raconter mon expérience. Après je reprendrai peutêtre une activité profession­nelle. Quant aux voyages, j’aimerais faire la descente de l’Amazone en combinant vélo et bateau. « Un tour du monde à vélo », vendredi 18 janvier à 20 h à l’Hôtel de Ville. Gratuit. 1. Cycliste suisse, double champion olympique et quadruple champion du monde.

 ?? (Photos DR) ?? Pascal Bärtschi vous entraînera demain soir, à l’Hôtel de Ville, dans son incroyable épopée de  kilomètres parcourus à vélo. A l’image, ici, de son passage en Nouvelle-Zélande, le Suisse a compilé de nombreux souvenirs pour transporte­r les spectateur­s.
(Photos DR) Pascal Bärtschi vous entraînera demain soir, à l’Hôtel de Ville, dans son incroyable épopée de  kilomètres parcourus à vélo. A l’image, ici, de son passage en Nouvelle-Zélande, le Suisse a compilé de nombreux souvenirs pour transporte­r les spectateur­s.
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