Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les forces de l’ordre doivent corriger le tir

- PATRICE MAGGIO Directeur adjoint des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

Sur le compte Twitter de l’auteur-documentar­iste David Dufresne, défilent les visages tuméfiés, les crânes sanguinole­nts, bras, épaules, torses, rouges et boursouflé­s. Comme au lendemain d’une immense bataille. Le récit en images des blessures subies par les manifestan­ts depuis la mi-novembre, et que les victimes imputent aux forces de l’ordre. Combien sont-ils ? L’auteur de Maintien de l’ordre évalue leur nombre à ,   selon le ministère de l’Intérieur. Dans une démocratie avancée et fière de l’être comme la nôtre, ce chiffre est alarmant. Il ne s’agit pas d’un peu de gaz lacrymogèn­e qui vous pique les yeux et vous remplit l’armoire à souvenirs, mais de la litanie des oeil perdus et des mains arrachées : officielle­ment, soixante-deux prises en charge en urgence absolue en deux mois. Six blessés graves, handicapés à vie. Le collectif Désarmons-les en comptabili­se bien plus. Richie, Jérôme, Frédéric, au total une vingtaine (dont un samedi à Toulon), plus touchés que les autres, quasiment tous atteints par un tir de lanceur de balles de défense ou LBD . Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan a d’ailleurs rappelé ses hommes mardi au des conditions d’utilisatio­n de ces LBD : viser le torse, les membres supérieurs ou inférieurs, jamais la tête. Un rappel nécessaire, au vu des images de ce « gilet jaune » bordelais allongé dans son sang, placé ensuite en coma artificiel, victime selon sa famille d’un acte de « violence pure et simple ». La justice va avoir du travail :  plaintes ont été instruites depuis le début du mouvement. Bien sûr, les forces de l’ordre payent, elles aussi, un lourd tribut :   blessés. Et n’importe qui aurait la main qui tremble au moment de tirer, sous les jets de pierre et de tant d’autres projectile­s. N’importe qui mais pas eux. Ils n’en ont pas le droit. Ils sont formés pour ça. Et comme le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, ils sont garants, en première ligne, de la défense de l’ordre républicai­n mais aussi de ses valeurs. Autrement dit, il faut rapidement, que policiers et gendarmes corrigent le tir.

« [les policiers] sont garants, en première ligne, de la défense de l’ordre républicai­n mais aussi de ses valeurs. » « très strict respect »

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