Du nouveau pour les enfants «dys»àla Maison bleue P
En presque trois années, cette structure inédite, qui oeuvre pour les enfants autistes et Dys, a su mobiliser autour de ses bénévoles des partenaires précieux, au premier rang desquels la ville
Il y avait comme un surplus d'émotion, mardi en fin d'aprèsmidi, à la Maison bleue de Sanary. Entre ces murs où, depuis octobre 2016, presque 300 enfants autistes ou Dys et leurs familles ont trouvé un véritable refuge, comme il n'en existe pas ailleurs. « Aujourd'hui, nous recevons le maire, grâce à qui nous avons pu aménager de nouveaux espaces au premier étage, que nous inaugurons aujourd'hui », expliquait le Dr Moreno avant l'arrivée d'une importante délégation d'élus et de partenaires associatifs, qu'il n'a pas manqué de remercier à l'occasion du discours qui a suivi la visite des 16 ateliers et la présentation d'une partie des 45 bénévoles. « Je voudrais dire combien je suis reconnaissant envers ceux qui ont porté cette maison sur les fonts baptismaux, a-t-il commencé au micro. Je me souviens du moment ou M. le maire nous a proposé de créer une structure pour accueillir les enfants qui étaient en errance et leurs parents en souffrance. Et vous savez, à mon âge, il n'y a pas de flagornerie. Moi, je place le désintérêt comme la plus haute vertu, donc je n'attends rien et je vais dire la vérité : je remercie le maire pour sa capacité à faire les choses et à aller jusqu'au bout. »
« L’argent ne suffit pas »
Au départ de cette belle initiative, la ville a mis ce bâtiment – que lui avait légué une Sanaryenne, Mme Grougnet – à disposition de l'association La Maison bleue. Le docteur a ajouté : « Aujourd'hui, nous vivons grâce à un financement pérenne de la municipalité et de la communauté d'agglo Sud Sainte Baume, mais aussi à tous les sous récoltés par les clubs-services et les associations, comme Attrap'Rêves. Tout ce que vous voyez ici est le fruit de ces dons. » A son tour, le maire a pris la parole : « Le seul mérite que j'ai, c'est d'avoir dans mon entourage des personnes qui ont un enfant différent... Avant, ce bâtiment était occupé par l'antenne pédo-psychiatrique de l'hôpital de Toulon dans l'ouest-varois. Mais, comme vous le savez, l’État a de moins en moins d'argent et l'hôpital a réduit ses activités, d'abord de moitié, puis tout à fait. Alors quand j'ai vu la détresse des familles, ces enfants, il fallait essayer de poser des actes. Car on ne doit laisser aucun enfant sur le bord du chemin. Mais l'argent ne suffit pas : il faut des gens capables de s'investir. Et j'avais la chance de connaître le Dr Moreno. Quand j'ai vu que nous ne pouvions pas, pour des raisons administratives, trop complexes, faire quelque chose avec l'hôpital, je me suis tourné vers lui. Je connais sa générosité et son engagement pour les belles causes : il a suffi d'un petit mot de sa part dans la revue municipale pour rassembler une cinquantaine de bénévoles. »
« De belles choses » avec l’argent du casino
Ferdinand Bernhard a tenu à saluer « autant de générosité anonyme. C'est quelque chose qui me touche, vraiment. A tous, merci. Vous êtes un bel exemple pour ce pays où l'on vit souvent rivés sur nos égoïsmes. » Il a également dit sa satisfaction de « voir l'argent du casino servir à de belles choses » : la première redevance d'occupation versée par l'établissement de jeux à la ville a en effet servi à financer une partie de l'aménagement des nouveaux locaux. « C’est faire oeuvre utile, pour tous ces enfants riches de capacités et de talents. »