Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La constructi­on du bistrot de pays a débuté

Comme elle l’a déjà été pour le Parc naturel régional ou le bistrot de pays, et comme elle l’est encore pour la téléphonie mobile, la maire de Riboux se montre toujours aussi persévéran­te

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

Dernier volet aujourd’hui de notre série d’interviews de début d’année avec Suzanne Arnaud, maire de Riboux. Le plus petit village du secteur, niché au pied de la Sainte-Baume, qui ne compte qu’une cinquantai­ne d’habitants mais reçoit tout au long de l’année la visite de nombreux randonneur­s, chasseurs et cavaliers.

L’année dernière a été marquée par l’inaugurati­on du Parc naturel régional (PNR) de la SainteBaum­e, à l’origine duquel vous êtes...

En 1945, nous avons créé le Sivom (syndicat intercommu­nal à vocations multiples) de la Sainte-Baume, qui réunissait toutes les communes concernées, dont Rougiers, qui avait pour alors pour premier adjoint Christian Desplats : c’est lui qui est vraiment à l’origine de ce Parc naturel régional. A l’époque, les gens n’étaient pas prêts pour un PNR : il a fallu une longue gestation... Au bout de plus de quarante ans, c’est enfin arrivé à son terme. Cela n’a pas été rapide, mais le principal est que l’on y soit arrivé. Les gens ont fini par prendre conscience que la nature n’est pas inépuisabl­e et qu’il faut la protéger. Cela méritait que l’on se batte car la Sainte-Baume est magnifique !

Un autre aboutissem­ent va intervenir cette année avec la création d’un bistrot de pays...

Et c’est grâce à la communauté d’agglomérat­ion Sud Sainte Baume (CASSB) et à la volonté de fer de son président Ferdinand Bernhard : c’est quelqu’un de formidable. Cela va coûter près de   euros : sans la CASSB, ce ne sont pas les impôts de Riboux qui auraient pu le financer... Ce bistrot de pays comportera un restaurant, un point épicerie pour des provisions de bouche et pour randonner, un point renseignem­ent et tourisme pour les randonnées sur le massif. Ce sera un plus pour le village car nous n’avons plus aucun endroit de conviviali­té.

Les travaux viennent de commencer et vont durer au moins dix mois. On est à Riboux, où il peut faire très froid, où il peut neiger, et le chantier va donc dépendre des conditions climatique­s. Mais j’espère que nous pourrons ouvrir ce bistrot de pays à la fin de l’année. Une fois qu’il sera ouvert, nous transférer­ons la mairie à la salle des fêtes pour libérer le petit immeuble qu’elle occupe actuelleme­nt : il deviendra l’habitation des gérants du bistrot.

A une époque, Riboux comptait quatre restaurant­s : ce passé est-il un bon présage pour l’avenir du bistrot de pays ?

Entre les randonneur­s, les chasseurs et les cavaliers, beaucoup de gens fréquenten­t la SainteBaum­e et encore plus maintenant que c’est un Parc naturel régional. Il y avait déjà du monde, il y en aura encore plus. Je n’ai pas d’inquiétude pour le bistrot de pays.

Avez-vous eu des problèmes de ressources en eau l’an dernier comme l’année précédente, quand des citernes avaient dû vous ravitaille­r ?

Le problème de Riboux, c’est qu’il n’y a pas de source, pas de nappe phréatique : il y a des écoulement­s souterrain­s mais pas de rivière... L’été dernier, cela s’est relativeme­nt bien passé : nous avons eu plus d’eau car il avait plu au printemps. Heureuseme­nt car faire venir de l’eau, ça a un coût. Une nouvelle fois avec l’aide de la CASSB, nous allons entreprend­re des recherches hydrogéolo­giques pour essayer de conforter nos forages.

Une fois que ce problème sera réglé, que restera-t-il à faire à Riboux ?

Nous serons comblés ! Il y aura encore des choses à faire, mais le plus important sera fait. Et c’est surtout le bistrot de pays qui nous manque. Je me répète mais tous ces projets, c’est grâce à la CASSB : sans son aide, on ne pourrait pas. D’autant que, maintenant, c’est compliqué de monter un dossier avec l’administra­tion...

Autre nouveauté, c’est la présence des gendarmes dans le village...

Ils patrouille­nt, ce qui me fait déjà énormément plaisir car nous sommes isolés, et nous allons leur réserver une petite place dans les futurs locaux de la mairie : ils pourront ainsi tenir une permanence par semaine.

‘‘ Il y avait déjà du monde. Avec le bistrot de pays il y en aura encore plus.”

Vous êtes-vous décidée pour les élections municipale­s de l’année prochaine ?

Pas encore. On n’en a pas vraiment parlé au sein du conseil municipal : on va en parler. J’ai un âge avancé ( ans en mars) mais si je suis en forme, pourquoi pas ? Avec René Jourdan (maire de La Cadière,  ans), nous sommes des doyens en forme : c’est la preuve que nous avons une bonne carcasse... et du bon air ! Mais cela dépendra de beaucoup de choses en fait. Depuis que suis élue () et maire (), j’ai eu le temps de voir l’évolution de la société. Et alors que l’on m’avait dit que tout serait plus simple, tout est plus compliqué à mes yeux... Les relations humaines se sont détériorée­s. Il y avait une cohésion entre les gens et on est devenus des robots. Je ne sais pas vers quoi nous amène ce manque d’échanges... Je déplore ce manque de lien entre les gens. On a perdu l’écoute de l’autre. C’est triste...

‘‘ Je déplore le manque de lien entre les gens.”

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(Photo Dominique Leriche) « J’espère que nous pourrons ouvrir le bistrot de pays à la fin de l’année. »

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