L’humour trash d’Olivier Stephan à découvrir demain soir à Daudet
Ce vendredi soir, le théâtre Daudet accueille l'humoriste toulonnais Olivier Stephan, qui effectuera son premier seul en scène. Dans son spectacle Trump, Bachar, T'choupi et moi, le quadragénaire évoque sa paternité apprise à double dose auprès de ses jumelles. Dans un dialogue imaginaire avec elles, cet ancien journaliste décortique l'actualité en répondant à leurs questions ingénues. « Dis papa, il paraît que Trump, il est méchant ? » « Pourquoi tout le monde dit que le racisme, ce n'est pas bien ? » Entre humour féroce et cynisme volubile, les réponses du papa risquent de vous faire saigner les oreilles...
Le vertige du vide
Pour beaucoup de gens de l'aire toulonnaise, Olivier Stephan n'est pas un inconnu puisqu'il a dirigé le mensuel Métropole pendant plusieurs années. Il est également connu pour ses qualités d'animateur de soirées sportives ou de plateaux littéraires. Il y a un an et demi pourtant, ce touche-à-tout a été confronté au « vertige du vide ». Obligé de mettre la clé de son entreprise sous la porte avec une vie à réinventer. « Faire de l'humour, ça fait très longtemps que ça me titillait, avec des hauts et des bas. J'écrivais des trucs que je laissais de côté en me disant qu'un jour je m'y mettrai et puis tu t'y mets jamais... », souffle ce grand admirateur de Coluche, Desproges et Bedos. Il aura fallu ce qu'il appelle « un accident professionnel » pour le décider. Couplé à un grand bonheur. La naissance de ses jumelles Anna et Lou. Une source d'inspiration infinie et une idée forte : aborder la question de la paternité sous l'angle trash. Papa écrit, réécrit, laisse reposer, efface, recommence jusqu'à sortir un premier sketch. En septembre 2017, sans mot dire, il s'en va tenter sa chance à Marseille lors d'une sélection à un festival d'humour. « Si je devais me casser la gueule, je voulais le faire seul, mais ça ne s'est pas trop mal passé, j'ai eu de bons retours. On m'a dit que dans l'écriture c'était intéressant mais que sur scène, c'était une horreur. Je regardais mes pompes, je ne savais pas me placer... ».
Deux prix du jury
Le vainqueur du tremplin, un certain Cyril Etesse, l'invite toutefois à faire sa première partie quelques semaines plus tard au Lézard, à Cogolin. Jérôme Leleu, ami et grand ordonnateur de la scène varoise du rire, apprend qu'il s'est lancé sans lui en parler. Les deux hommes vont alors collaborer ponctuellement pour travailler le placement de la voix et la mise en scène. Chez lui, entre une purée de carottes et deux couches, Olivier Stephan remet le métier sur l'ouvrage. L'hiver dernier, le Cactus Comedy fait étape à Toulon et l'humoriste en herbe est invité à partager la scène de l'Omega Live. « C'est comme si je m'entraînais avec le FC Porquerolles et que d'un coup on me dit : tu ne veux pas jouer avec le Barça ? ! », s'amuse-t-il. Le Toulonnais se prend au jeu et s'inscrit à quelques plateaux d'humour un peu partout en France. Lyon, Avignon et puis à l'automne dernier, deux prix du jury décrochés à Sélestat et Bourges. Dans le Cher, le prix lui est remis par Pierre-Emmanuel Barré. L'un de ses favoris. « Là, je me suis dit : il se passe un truc ! » Six mois plus tôt et avant ces coups d'éclat, Jérôme Leleu lui avait réservé la scène du théâtre Daudet. « Je n'avais que vingt grosses minutes correctes, il m'a donné six mois pour sortir un spectacle complet ». Un sacré défi relevé que le public pourra donc découvrir demain soir à Six-Fours. Mais attention, âmes sensibles s'abstenir ! Spectacle Trump, Bachar, T'choupi et moi d'Olivier Stephan vendredi février au théâtre Daudet, avenue Maréchal De Lattre-de-Tassigny. Tarif : , euros. Placement libre. Bar et grignotage à partir de heures.