De huit à quinze ans pour les auteurs de viols aux Arcs
La cour d’assises du Var n’a pas cru qu’une jeune fille de 16 ans, qui craignait de manquer son train, ait accepté une relation de groupe dans une voiture, comme le soutenaient les accusés
La cour d’assises du Var a suivi d’assez près les réquisitions de l’avocat général pour condamner hier trois hommes impliqués, dans des viols et violences en réunion, sur une jeune fille de 16 ans, le soir du 29 décembre 2016, à proximité de la gare des Arcs. Les deux accusés présents, Salah Ghammouri, 36 ans, et Rebai Ghammouri, 34 ans, avaient toujours protesté de leur innocence. Le troisième, Ahmed MBarki, 31 ans, n’a jamais été entendu dans cette affaire. Il serait en fuite en Tunisie.
Preuves à charge
Pour l’avocat général Michael Darras, la matérialité des faits était incontournable, les ADN respectifs de Salah Ghammouri et Ahmed MBarki ayant été retrouvés dans l’intimité de la plaignante. Celle-ci avait été constante sur le déroulement des faits dans ses versions successives. Enfin, elle portait dans sa chair les traces des violences qui lui avaient été imposées dans la voiture de Salah Ghammouri. M. Darras a également tiré argument des appels passés par les agresseurs le lendemain, sur le téléphone portable de la jeune fille. La mère de celle-ci avait pris le téléphone pour demander des comptes à son interlocuteur, en lui précisant que des tests génétiques avaient été faits. À ces mots, l’interlocuteur avait tenté de dissuader la mère de porter plainte, en lui proposant de l’argent, voire une promesse de mariage pour sa fille.
Pas de complicité
S’agissant de la tentative de viol reprochée à Rebai Ghammouri, l’avocat général a rappelé que la jeune fille avait envoyé un message en forme d’appel au secours à une amie. Ce, au moment où Rebai Ghammouri, qui la raccompagnait à Fréjus en voiture, s’était arrêté à Puget-sur-Argens pour tenter à son tour d’abuser d’elle. Cette amie l’avait rappelée et avait entendu au téléphone ses pleurs et ses cris, pour demander au conducteur de ne pas la toucher. Il avait finalement renoncé. Rebai Ghammouri était il également complice des viols en réunion perpétrés par les deux autres ? M. Darras a estimé que, même s’il était à côté de la voiture au moment des faits, il n’avait rien fait pour aider les auteurs. Il n’avait rien fait non plus pour aider la jeune fille. Il a requis quinze ans contre Salah Ghammouri, huit ans contre Rebai Ghammouri et vingt ans contre Ahmed MBarki, par défaut criminel.
Trois coupables
Après plus de quatre heures de délibéré, la cour est revenue avec un verdict de culpabilité de viols et violences en réunion contre Salah Ghammouri et Ahmed MBarki, condamnés à quinze ans de réclusion. Pour tentative de viol, Rebai Ghammouri a été condamné à huit ans de prison et à l’interdiction définitive du territoire.