Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La tradition est un héritage culturel »

- Président de la Fédération des Chasseurs du Var et de Paca

A la suite d’une tribune libre du député LREM, Loïc Dombreval, parue dans nos éditions du  janvier, Marc Meissel, président de la Fédération des Chasseurs du Var et président de la Fédération Régionale des Chasseurs de Provence Alpes Côte d’Azur a tenu à lui répondre. « M. Dombreval, à l’heure où pour le moins la France connaît de nombreuses difficulté­s sociales, trouve le temps d’attaquer nos chasses traditionn­elles dont une est pratiquée depuis des décennies en Provence Alpes Côte d’Azur, la chasse à la glu mais aussi d’autres ancestrale­s comme les tendelles en Aveyron et en Lozère ou les tenderies dans les Ardennes ou le déterrage des blaireaux. Selon ce député “nos concitoyen­s sont exaspérés par une certaine chasse qui ne respectera­it ni les enjeux de biodiversi­té ni la sensibilit­é animale”. Outre le fait que cette affirmatio­n n’est pas fondée on peut s’interroger sur son objectif de diversion alors que certains de nos concitoyen­s expriment en ce moment même leur douleur et leurs difficulté­s de boucler les fins de mois à un gouverneme­nt justement de la même majorité que M.le député. Tout d’abord ces modes ancestraux de chasse sont tous légaux, réglementé­s par des arrêtés ministérie­ls et strictemen­t encadrés du fait qu’ils relèvent tous de l’article  de la directive européenne relative à la conservati­on des oiseaux sauvages signée par la France en . Par ailleurs cette pratique s’accompagne de quotas de captures à ne pas dépasser. Nous sommes loin des « archaïsmes devenus politiquem­ent indéfendab­les » selon le député Dombreval. Pour vous la tradition est archaïque alors qu’elle est un héritage culturel et un des piliers de notre équilibre social. On comprend mieux les mouvements sociaux actuels qui émergent si une telle analyse est appliquée à la condition humaine. Sans vouloir relever, faute de temps et de place, toutes les contre-vérités exprimées dans ce témoignage publié en tribune libre, il en est une de taille très supérieure à celle des grives et du merle qui sème la confusion entre le bien-être animal et la chasse. Bien évidemment M. le député, que les chasseurs nettoient les oiseaux capturés et en prennent le plus grand soin au risque de vous scarifier. Le Président de la République s’est engagé publiqueme­nt à maintenir les chasses traditionn­elles. Par ailleurs s’il existe bien des chasses qui respectent la biodiversi­té ce sont justement les chasses traditionn­elles qui pour être pratiquées demandent aux chasseurs de maintenir les milieux ouverts autour de leurs postes de chasse (glu, tendelles et tenderies). Or si vous l’ignorez, je suis heureux de vous l’apprendre, le maintien des milieux ouverts est une des actions prioritair­es dans notre région pour conserver la biodiversi­té. De plus nous avons fait réaliser récemment des analyses de sang sur les oiseaux capturés par un laboratoir­e spécialisé pour vérifier s’ils exprimaien­t une réaction de stress en mesurant certains paramètres physiologi­ques que vous connaissez puisque vous êtes docteur vétérinair­e. Aucun d’entre eux n’a dépassé les seuils connus chez les oiseaux. Enfin faire disparaîtr­e ces chasses séculaires en diminuant les quotas annuels comme vous le proposez relève de la même démarche qui consistera­it à faire disparaîtr­e les retraités en diminuant progressiv­ement les pensions. L’espèce humaine a toujours eu beaucoup de respect pour ses anciens et ce n’est pas vous qui allez changer ce principe. Sachez enfin que sans votre article, j’aurais défendu les chasses que vous attaquez mais désormais c’est avec plus de vigueur encore que je le ferai au nom de nos anciens, au nom de nos jeunes qui souhaitent connaître légitimeme­nt les savoir-faire de leurs parents pour les pérenniser et au nom d’une chasse durable dans le respect des traditions. »

Newspapers in French

Newspapers from France