Le maire de Cuneo « envoie un signal »
« J’ai cherché à envoyer un signal de mise en garde, à créer un sujet de discussion sur les valeurs profondes de l’Europe. » Ainsi Federico Borgna, maire de Cuneo, justifie-t-il son geste très remarqué. Jeudi, alors que la France venait d’annoncer le rappel de son ambassadeur à Rome pour exprimer son courroux, l’élu piémontais a fait déployer au fronton de sa mairie le drapeau français, aux côtés des bannières italienne et européenne. «Un geste d’amitié envers les cousins français », justifiait-il sur sa page Facebook.
« Nous sommes un peuple unique »
Le symbole a été de courte durée. « La préfecture l’a fait enlever ce matin », témoigne Federico Borgna, joint hier par Nice-Matin. Exhiber de la sorte un drapeau étranger, hors réception officielle, est en effet illégal. Qu’à cela ne tienne. « Je l’ai fait, et je suis content de l’avoir fait, assume le maire de Cuneo. Au moins, nous avons réveillé les discussions sur les valeurs européennes: la paix, la fraternité. Cuneo est une ville de la frontière, qui a une culture commune avec la France, avec la région de Nice. Grâce à la construction européenne, nous vivons depuis soixante-cinq ans en paix. Nous sommes un peuple unique, le peuple européen ! » A la tête d’une coalition de centregauche, Federico Borgna se reconnaît des affinités avec Emmanuel Macron. « Non pas que j’approuve sa politique. Mais on ne peut pas remettre en cause les valeurs profondes de l’Europe. Je crois que la visite du vice-président italien [ndlr : Luigi di Maio, leader du Mouvement 5 Etoiles] aux « gilets jaunes » est une erreur grave. Il a un rôle institutionnel ; on ne doit pas agir ainsi ».