Il y a dix ans, le Hyères FC jouait au Petit Poucet
La saison 2009-2010 est la seule que le club hyérois ait disputé au 3e étage du football français. Retour sur un parcours sportif mieux que correct et une aventure humaine inoubliable
Quand il débarque à l’été 2009 en National, la 3e division française, le Hyères football club découvre un nouveau monde 1). Des
( clubs au glorieux passé (Reims, Gueugnon, Cannes) et aux ambitions affichées (Troyes, Evian, Amiens, Créteil) sont des adversaires directs. Des matchs seront télévisés le vendredi soir. Et dès le mois d’août, le Petit Poucet varois a les honneurs de France Football pour son match d’ouverture contre Reims. En match amical à La Londe, le président hyérois Gérard Daziano avait croisé son homologue du Stade de Reims, en vacances dans le coin. « Jamais je n’aurais cru jouer contre vous ! », souffle Daziano. « Moi non plus... », peste son interlocuteur. Cet échange nourrira l’avant-match. Résultat : une victoire 3-1 à l’orgueil. Au soir de la 1re journée, le Hyères FC est leader !
« Une vraie équipe »
« Nous étions sur la lancée de la saison précédente, confient Gérard Daziano et Patrick Bruzzichessi, l’entraîneur emblématique. Après un titre de champion de France de CFA2 en 2007, nous nous étions appuyés sur une vraie équipe, un bloc solidaire. » Des qualités « à la Hyéroise » qui les ont propulsés premiers de leur poule de CFA en 2008-2009, devant Fréjus, Toulon et les réserves professionnelles de Saint-Etienne, Monaco, Lyon ou Montpellier. À l’été 2009, un vent de folie souffle donc sur Hyères. Le Reims de Cédric Fauré est terrassé et le vieux stade Perruc fait peau neuve avec sa tribune sud tout juste inaugurée. « Le plus dur avait déjà commencé quand il a fallu présenter notre budget à la Direction nationale du contrôle de gestion. Il n’était que de 1,50 M€, mais il a été accepté à notre première visite car nous étions bien aidés par les collectivités locales. »
Le réseau de « Bruzzi »
Les déplacements ? Fastidieux, forcément fastidieux car effectués en bus pour limiter les coûts. « On partait le jeudi matin pour jouer le vendredi soir. Mais ça a soudé le groupe » . « Bruzzi » faisait jouer son réseau pour obtenir des terrains d’entraînements sur la route du retour (Arles, Avignon, Mâcon). Le point de chute habituel était Montélimar pour casser la croûte. « Dédé Véran nous avait accompagnés à Gueugnon, un an avant son décès. Il nous avait régalés en racontant tout un tas d’histoires », se souvient Gérard Daziano. « Il n’a pas fallu grand-chose pour qu’on se maintienne, reprend « Bruzzi » . Ça s’est joué sur deux - trois matches, la défaite 0-2 contre Luzenac, le 1-3 contre Pacy-sur-Eure... » « Champion du match nul » (14 sur 38 matchs joués), le HFC est rétrogradé en fin de saison. « On a aussi manqué de profondeur de banc », ajoute Gérard Daziano. L’encadrement était loué pour sa proximité avec les joueurs : outre « Bruzzi », Jacques Devismes, Patrick Decugis, Jacky Ghigo. « Dommage que Léopold (Ritondale, ancien maire, décédé en 2008) n’était plus là. Lui, le supporter n°1 du Hyères FC, ancien secrétaire général du club, aurait adoré cette saison », conclut Gérard Daziano. 1. Mis à part un bref passage en D1 en 1932.