Var-Matin (La Seyne / Sanary)

 pompiers parés à toute éventualit­é

Après une fin d’année mouvementé­e, la caserne de La Ciotat fait le bilan de l’année. Et si le nombre d’interventi­ons n’a pas augmenté, le contexte actuel a été plus compliqué à gérer

- LAURY HOLSTE

ÀLa Ciotat, les pompiers ne chôment pas. Avec 5 700 interventi­ons en 2018, les 177 membres de la caserne ont eu de quoi faire. Et 80 % des sorties ont été réalisées pour des interventi­ons de secours à la personne. « Comme pour la plupart des casernes, l’essentiel de nos interventi­ons, l’année passée, a été réalisé pour des missions dites sanitaires ,explique le capitaine Gilbert Esteve, chef de la caserne ciotadenne. Le problème, c’est que la présence des pompiers n’est pas toujours justifiée. On nous appelle sur des petites choses qui pourraient être réglées avec une simple consultati­on avec un médecin ou téléphoniq­ue avec le Samu. »

Des hommes engagés

Et si 2018 a été ponctuée de ces missions régulières, des interventi­ons ont tout de même été particuliè­rement marquantes pour les hommes du feu de la ville. « Notre première spécialité c’est évidemment l’incendie, continue le pompier. Et l’année dernière n’a pas été en reste de ce côté-là. Si l’été a été calme et que nous n’avons eu “que” trente hectares de forêt brûlés sur le départemen­t, nous avons eu un incendie marquant dans le centre de La Ciotat. Rue Renan, nous sommes intervenus en février, sur une explosion de gaz suivie d’un incendie (photo ci-dessous), qui a fait trois blessés. À ce moment-là, j’ai vraiment pris conscience de la motivation et de l’engagement de mes équipes qui, en repos ou en vacances, sont venus prêter main-forte sur le terrain. Je suis heureux de pouvoir commander une caserne comme celle-ci. » Un événement qui n’est pas sans rappeler le dramatique incendie qui a eu lieu le 17 janvier dernier à Paris faisant plusieurs morts, dont deux pompiers. « Ce type d’événement nous rappelle que nous faisons un métier dangereux et que nous ne sommes jamais trop prudents, confie le capitaine. C’est d’ailleurs pour cela que nous devons nous former continuell­ement .»

Entre formations et réaménagem­ents

Et les événements récents tendent donc à confirmer le besoin de mises en situation plus précises pour les secouriste­s. « En cette nouvelle année, nous allons renforcer les formations et surtout les modifier. En plus de maintenir évidemment les acquis, nous allons rendre les manoeuvres plus attrayante­s avec des cas également plus concrets. Nous avons besoin de situations très particuliè­res pour pouvoir bien réagir lors d’une interventi­on. Nous devons donc nous mettre en conditions réelles au maximum. Être en bonne condition lors des exercices nous permettra demain d’être entièremen­t opérationn­els si le cas se présente et assurer correcteme­nt la sécurité des personnes et du personnel. » En plus de l’objectif de renforceme­nt des formations, la caserne a décidé, cette année, de réaménager ses locaux pour permettre aux pompiers de bénéficier d’un meilleur cadre de vie sur place. « Nous réorganiso­ns la partie détente et la partie activité sportive, qui sont deux choses très importante­s pour le personnel ciotaden .» Cette volonté de rendre la vie à la caserne plus agréable intervient dans un contexte particuliè­rement tendu sur le terrain pour les pompiers.

Caillassag­e des véhicules

La caserne ne déplore aucun blessé dans ses rangs, mais les pompiers ciotadens sont parfois la cible de violences lors de leurs sorties. « Depuis quelques années, nous sommes victimes d’agressions verbales voire physiques, précise le capitaine Esteve. En 2018, nous avons été malmenés quelques fois lors de nos interventi­ons, même si ça n’a rien à voir avec d’autres secteurs où la violence est vraiment grandissan­te. Malgré tout, nous sommes là pour secourir les gens et nous nous faisons agresser. La plupart du temps, il s’agit de caillassag­e de véhicules. Nous avons d’ailleurs eu plusieurs véhicules endommagés à cause de ce type de violences. Je pense qu’aujourd’hui il y a des gens, pas tous heureuseme­nt, qui ont cette envie de “casser du bleu” et qui s’en prennent autant à la gendarmeri­e qu’à la police ou encore aux pompiers .» Reste désormais à souhaiter une année plus calme aux pompiers ciotadens qui espèrent pouvoir continuer à travailler en parfaite harmonie avec les services de police, la municipali­té, la réserve communale de service civique et les services techniques pour répondre au mieux aux besoins des habitants.

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 ?? (Photos L. H. / Sdis ) ?? Le capitaine Esteve dresse le bilan de l’année  de la caserne de pompier de La Ciotat.
(Photos L. H. / Sdis ) Le capitaine Esteve dresse le bilan de l’année  de la caserne de pompier de La Ciotat.
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