Débat autour de la mort du loup
Le loup abattu ce jeudi a suscité de multiples réactions. Entre défenseurs et détracteurs de la présence de l’animal sur le secteur, la commune répond à certaines interrogations
Les réactions n’en finissent pas. Depuis l’élimination d’un loup ce jeudi matin, à Bormes-les-Mimosas, près de La Favière (lire notre édition d’hier), les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Et les interrogations aussi. Cette action était-elle nécessaire ? Les gendarmes auraient-ils pu éviter les tirs ? Autant de questions auxquelles a répondu Philippe Crippa, adjoint à la sécurité de Bormes. « Je comprends l’émotion suscitée par un tel événement. Mais face à une situation exceptionnelle de danger immédiat, la gendarmerie a pris cette décision pour protéger la population et la mettre en sécurité, a expliqué l’élu. N’oublions pas que l’animal a traversé un centre-ville qui est très fréquenté. Si le loup avait attaqué un adulte ou un enfant, on aurait reproché aux services de l’État leur inaction. C’est une décision difficile à prendre, mais n’est-il pas raisonnable de mettre en sécurité la population ? On peut comprendre l’émotion suscitée, mais de là à proférer des menaces de mort, c’est tout de même grave », s’indigne l’élu qui en appelle au calme après les menaces lancées à l’encontre des forces de l’ordre.
Aucune mesure envisagée
L’élu a tenu à rappeler que la gendarmerie de Bormes n’est pas équipée en seringues hypodermiques ou matériel adéquat pour endormir l’animal. « Pour se les procurer, il aurait fallu contacter des organismes loin de la commune, ce qui aurait demandé un certain temps. Temps pendant lequel le loup aurait continué à circuler
au milieu de la population. La gendarmerie a pris la bonne décision en mettant la population à l’abri. » La commune va-t-elle pour autant prendre des mesures particulières à l’avenir ? « C’est le premier cas auquel nous avons été confrontés.
Nous ne savons pas combien de loups se trouvent sur notre secteur. On ne mesure pas réellement leur présence, il est donc difficile de mettre en place des mesures. » Une décision que déplore Jean-Laurent Félizia, élu au Lavandou. Selon lui, « les collectivités doivent
se préparer à prendre en charge la présence de loups. De nouveaux protocoles doivent être instaurés et les forces de l’ordre doivent être équipées en seringues. Le préfet doit impulser ce changement, afin que plus jamais un loup ne soit abattu ».
Pour l’heure, le cadavre de l’animal a été récupéré par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Des analyses seront effectuées pour déterminer sa génétique.