Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Échange serein entre des Gilets jaunes et C. Muschotti Toulon

Après une visite spontanée et un peu agitée la 5 février à sa permanence, les Gilets jaunes ont pu rencontrer, hier, la députée. Mise au point et premier débat serein sur les doléances

- CATHERINE PONTONE

La table ronde qui s’est tenue, dans le calme, hier après-midi, entre six Gilets jaunes et la députée du Var, Cécile Muschotti a contrasté avec la visite inopinée, en son absence, dix jours plus tôt, d’une trentaine de manifestan­ts dans les locaux de sa permanence, dans la haute ville de Toulon. Avant d’échanger plus d’une heure trente sur les doléances, une mise au point de part et d’autres a été nécessaire pour « faire table rase du passé » et « avancer » de l’expression même de la parlementa­ire. « Ce qui s’est passé, mardi dernier, n’enclenche pas les conditions idéales pour la discussion », a rappelé la députée du Var. On peut ne pas être d’accord sur tous les points, mais il faut qu’on est un préalable : la démocratie doit fonctionne­r. Il y a peutêtre des points sur laquelle il faut la faire évoluer. D’où l’intérêt de se rencontrer et du Grand débat. Je suis d’accord mais on ne peut pas rentrer, lever le ton, ouvrir les placards en criant : “Où est la députée ?” »

« C’est l’institutio­n du peuple »

« Après, c’est l’institutio­n du peuple. C’est nous qui payons les locaux », lui a alors rétorqué, d’un ton calme, Tony, habitant Hyères. « C’est vous, c’est moi. Nous sommes tous contribute­urs avec nos impôts », a répondu Cécile Muschotti. « On n’a pas ouvert les placards », insiste ce Hyérois. « Toutes les demandes d’audience, je les accepte. À aucun moment vous ne m’avez prévenu », a-t-elle précisé. « On aurait dû prendre rendez-vous, mais on est un peu dans le feu de l’action. Celui a été mal perçu par votre collaborat­rice », a commenté ce Toulonnais, reconnaiss­ant que « c’était dur à gérer ». « Votre collaborat­rice s’est sentie attaquée. (...) Mais nous ne sommes pas des méchants », a ajouté cette citoyenne.

La colère sociale ne fait que monter

Les Gilets jaunes ont expliqué, alors, leur « colère sociale ». « La colère qui doit s’exprimer quand elle est ressentie, doit faire bouger les lignes politiques. Le problème, c’est quand cette colère se transforme en violence auprès des Gilets jaunes, des forces de l’ordre. Ce n’est pas possible. On ne vit pas dans la jungle », a réagi la députée. « En tout cas, les Gilets jaunes représente­nt un peuple en colère qui n’obtient pas ce qu’il a envie, c’est-àdire de vivre correcteme­nt », a glissé cet habitant de l’Escaillon. Le besoin d’échanger autour de la Justice, de la politique sociale, fiscale, économique ou écologique s’est, alors, fait sentir. Sur « l’injustice sociale, je partage votre sentiment », a expliqué Cécile Muschotti. On ne peut plus continuer dans ce système-là de fiscalité. Il faut qu’on en débatte ensemble. » En revanche, la députée n’a pas souhaité échanger sur « l’imposture scientifiq­ue du réchauffem­ent climatique, » affirmée « sur la base de faits » par ce « scientifiq­ue toulonnais ». La question de l’écologie, pour autant, intéresse la députée, signataire de la propositio­n de créer un défenseur de l’Environnem­ent. Elle a été attentive aux propositio­ns faites pour « une nouvelle démocratie participat­ive locale », les Gilets jaunes prenant exemple sur ce qui se pratique en Suisse : « des enquêtes publiques soumises au vote des citoyens concernés, une demande par les citoyens d’un référendum local… » Cécile Muschotti qui devrait animer un débat avant le 15 mars, a incité les Gilets jaunes à faire remonter leurs doléances.

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(Photo Patrick Blanchard) Les Gilets jaunes ont échangé avec la députée qui les a conviés à se « saisir du Grand débat » et à faire remonter leurs propositio­ns.

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