Échange serein entre des Gilets jaunes et C. Muschotti Toulon
Après une visite spontanée et un peu agitée la 5 février à sa permanence, les Gilets jaunes ont pu rencontrer, hier, la députée. Mise au point et premier débat serein sur les doléances
La table ronde qui s’est tenue, dans le calme, hier après-midi, entre six Gilets jaunes et la députée du Var, Cécile Muschotti a contrasté avec la visite inopinée, en son absence, dix jours plus tôt, d’une trentaine de manifestants dans les locaux de sa permanence, dans la haute ville de Toulon. Avant d’échanger plus d’une heure trente sur les doléances, une mise au point de part et d’autres a été nécessaire pour « faire table rase du passé » et « avancer » de l’expression même de la parlementaire. « Ce qui s’est passé, mardi dernier, n’enclenche pas les conditions idéales pour la discussion », a rappelé la députée du Var. On peut ne pas être d’accord sur tous les points, mais il faut qu’on est un préalable : la démocratie doit fonctionner. Il y a peutêtre des points sur laquelle il faut la faire évoluer. D’où l’intérêt de se rencontrer et du Grand débat. Je suis d’accord mais on ne peut pas rentrer, lever le ton, ouvrir les placards en criant : “Où est la députée ?” »
« C’est l’institution du peuple »
« Après, c’est l’institution du peuple. C’est nous qui payons les locaux », lui a alors rétorqué, d’un ton calme, Tony, habitant Hyères. « C’est vous, c’est moi. Nous sommes tous contributeurs avec nos impôts », a répondu Cécile Muschotti. « On n’a pas ouvert les placards », insiste ce Hyérois. « Toutes les demandes d’audience, je les accepte. À aucun moment vous ne m’avez prévenu », a-t-elle précisé. « On aurait dû prendre rendez-vous, mais on est un peu dans le feu de l’action. Celui a été mal perçu par votre collaboratrice », a commenté ce Toulonnais, reconnaissant que « c’était dur à gérer ». « Votre collaboratrice s’est sentie attaquée. (...) Mais nous ne sommes pas des méchants », a ajouté cette citoyenne.
La colère sociale ne fait que monter
Les Gilets jaunes ont expliqué, alors, leur « colère sociale ». « La colère qui doit s’exprimer quand elle est ressentie, doit faire bouger les lignes politiques. Le problème, c’est quand cette colère se transforme en violence auprès des Gilets jaunes, des forces de l’ordre. Ce n’est pas possible. On ne vit pas dans la jungle », a réagi la députée. « En tout cas, les Gilets jaunes représentent un peuple en colère qui n’obtient pas ce qu’il a envie, c’est-àdire de vivre correctement », a glissé cet habitant de l’Escaillon. Le besoin d’échanger autour de la Justice, de la politique sociale, fiscale, économique ou écologique s’est, alors, fait sentir. Sur « l’injustice sociale, je partage votre sentiment », a expliqué Cécile Muschotti. On ne peut plus continuer dans ce système-là de fiscalité. Il faut qu’on en débatte ensemble. » En revanche, la députée n’a pas souhaité échanger sur « l’imposture scientifique du réchauffement climatique, » affirmée « sur la base de faits » par ce « scientifique toulonnais ». La question de l’écologie, pour autant, intéresse la députée, signataire de la proposition de créer un défenseur de l’Environnement. Elle a été attentive aux propositions faites pour « une nouvelle démocratie participative locale », les Gilets jaunes prenant exemple sur ce qui se pratique en Suisse : « des enquêtes publiques soumises au vote des citoyens concernés, une demande par les citoyens d’un référendum local… » Cécile Muschotti qui devrait animer un débat avant le 15 mars, a incité les Gilets jaunes à faire remonter leurs doléances.