Paca : il y a le ciel, le soleil, la mer et... une vie pas toujours si rose
C’est le contraire qui aurait étonné : la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est plébiscitée par ses habitants en matière de climat et de beauté des paysages ! 28 % des habitants qui n’en sont pas natifs sont venus s’y installer pour cela, par
« envie d’y vivre », sans lien particulier avec leur travail. Pour autant, la vie n’est pas rose tous les jours. 48 % des résidants disent boucler leurs fins de mois en se restreignant et 78 % considèrent que nous vivons dans une société injuste, dont l’ascenseur social est bloqué. Ces scores sont très exactement ceux relevés à l’échelle nationale. 39 % se sont par ailleurs retrouvés à découvert à plusieurs reprises en 2018. Et ils sont 57 % (7 % de plus qu’au plan national), à avoir repoussé des dépenses de santé l’an dernier pour des raisons financières.
Bouchons, fragilité économique et hostilité à l’égard des immigrés
Dans le Sud, les habitants listent au premier rang de leurs difficultés les problèmes de transport, puis la fragilité économique d’un territoire où le chômage est le troisième plus important de France (10,8 % fin 2018). Ils pointent, également, de manière explicite, un espace où le vivre-ensemble est sous tension : 33 % jugent que « les gens se méfient
les uns des autres » (+ 5 % par rapport aux données nationales), tandis que 23 % (+ 4 %) regrettent qu’il y ait « trop d’immigrés » à proximité de chez eux. Tout naturellement, ces réticences se traduisent par une défiance accrue à l’égard des institutions. En Paca, on a moins confiance en son maire (36 %, - 5 %), en son président de Région (15 %, - 3 %), de Département (15 %, - 2 %) et en l’Union européenne (17 %, - 3 %) qu’ailleurs dans l’Hexagone. L’Institut Montaigne et Elabe distinguent deux communautés fortes : les « enracinés », fiers de leur ancrage, et les « assignés » ,qui subissent de plein fouet les inégalités sociales. Au final, les habitants de Paca sont totalement divisés sur l’avenir de leur territoire : les optimistes sont aussi nombreux que les pessimistes, à hauteur de 45 %. Comme quoi, les beaux paysages et le soleil ne font pas tout. Heureusement pour ceux qui vivent dans des contrées plus austères et sous des cieux moins cléments !