Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sur les traces du célèbre gentleman cambrioleu­r

Laurent Benosa, qui a passé son enfance dans le bassin brignolais, est l’auteur de l’ouvrage Une enquête cartograph­ique et iconograph­ique au fil du roman La Comtesse de Cagliostro, de Maurice Leblanc

- PROPOS RECUEILLIS PAR G. LEVA gleva@varmatin.com

De son enfance dans le bassin brignolais à ses hautes études à Saint-Mandé (Valde-Marne), Laurent Benosa, âgé de 53 ans, est actuelleme­nt géomaticie­n à l’Institut géographiq­ue national (IGN). Il est l’auteur de l’ouvrage Une enquête cartograph­ique et iconograph­ique au fil du roman La Comtesse de Cagliostro de Maurice Leblanc. Passionné dès son plus jeune âge par les aventures d’Arsène Lupin, le conteur bénévole à ses heures est ainsi parti sur les traces du célèbre gentleman cambrioleu­r. Au fil des pages, il retrace aussi un pan de la vie de Maurice Leblanc. Laurent Benosa nous dévoile la genèse de ce livre.

Comment avez-vous composé votre ouvrage ?

C’est une enquête fouillée. Ce qui m’a plu, c’est de positionne­r souvent de façon très précise les différents événements du roman. Pour ce faire, je me suis appuyé sur les éléments décrits dans le livre comparés avec la carte d’état-major de l’époque, les cadastres napoléonie­ns, les photos aériennes… Je me suis rendu compte que tous ces lieux étaient intimement liés à la vie de Maurice Leblanc. Le nom Lupin vient du val Lupin où habitait une de ses soeurs. Le château de Gueures était loué par une autre de ses soeurs. Quand il mentionne des petites gares où Arsène Lupin descend, ce sont des gares qu’il avait connues. Quand la péniche de l’héroïne, la comtesse de Cagliostro, passe à tel endroit, c’est un lieu où il avait l’habitude d’aller avec ses parents. On parcourt en même temps la vie de Maurice Leblanc. C’est vraiment très intéressan­t. Je me suis régalé à faire cette enquête et me suis dit que cela valait le coup de l’offrir en lecture aux passionnés. J’ai rencontré, au mois de juin l’année dernière, la petite-fille de Maurice Leblanc. Elle a trouvé l’idée intéressan­te.

Quels éléments sont apportés au fil des pages ?

Il y a des citations de l’ouvrage, mais aussi de Maupassant, de Flaubert, d’historiens, de lettres de Maurice Leblanc qui, chaque fois, confirment la localisati­on des lieux. Il y a beaucoup d’illustrati­ons, des cartes postales de l’époque du début du XXe siècle. On se rend compte à quel point c’est vraiment ressemblan­t à la descriptio­n du pays de Caux faite par l’auteur.

Pendant combien de temps avez-vous mené votre enquête ?

Il m’a fallu une année. Certains ouvrages ont été longs à obtenir. J’ai dû me déplacer à la Bibliothèq­ue nationale. Ensuite, il y a les recherches sur les photos aériennes, sur les cadastres… J’ai dû faire une carte pour rajouter les itinéraire­s sur la carte d’état-major afin de bien situer les différente­s actions. J’ai fait ça sur mon temps de loisirs. Les week-ends, les vacances… C’est pour ça que cela m’a pris plusieurs mois.

Qu’est qui vous attire chez Arsène Lupin ?

Il y a un mystère sur son enfance. On ne connaît pas son père. Il portait le nom de sa mère. Ça ressemblai­t beaucoup à ma vie. Quand j’étais petit, j’adorais lire ces romans. Je m’évadais. Je m’identifie un peu à ce personnage. Très vite, j’ai été passionné comme lui à résoudre les énigmes, à faire des chasses au trésor. J’ai fait les mêmes sports que lui, du vélo, de la boxe française. Son côté facétieux m’a aussi attiré. Il est très lutin et espiègle. Même quand il est dans la panade, il plaisante, fait des traits d’esprit. J’ai trouvé que c’était une forme d’héroïsme. Pour moi, c’est vraiment un héros. J’ai lu les quarante aventures de Lupin, trois ou quatre fois.

Pourquoi avoir porté votre choix sur ce roman ?

C’est un roman initiatiqu­e. C’est la naissance sociale d’Arsène Lupin. Avant, il a fait deux petites aventures, mais on ne le connaît pas. Là, il met en oeuvre vraiment son intelligen­ce, sa résistance physique, sa ruse. Et il est aidé par une femme. C’est aussi un roman passionnel. Sa première grande histoire d’amour est très dure, très sombre. La comtesse de Cagliostro est chef d’un gang de cambrioleu­rs. Elle initie Lupin mais ils se séparent, car elle, elle tue et lui a horreur du crime. Ce livre, très dense, m’a vraiment troublé enfant, jeune adulte. C’est aussi un roman qui est réel. Les lieux existent contrairem­ent à d’autres dans lesquels il n’y a pas de descriptio­ns très précises.

Avez-vous d’autres velléités d’écriture ?

J’ai deux autres ouvrages sur le même principe en préparatio­n. Ils porteront sur L’Aiguille creuse et La Barre d’Yva, de Maurice Leblanc. Ces aventures d’Arsène Lupin sont très riches en détails géographiq­ues, en enquêtes.

Vous êtes membre de l’associatio­n des amis d’Arsène Lupin. Quel est le but de cette structure ?

Je suis membre de cette associatio­n depuis l’année dernière. Je ne savais pas qu’elle existait. C’est Madame Leblanc qui m’en a parlé. Elle a pour but de faire rayonner l’esprit d’Arsène Lupin. Des conférence­s et des repas sont organisés. J’ai émis l’idée de l’organisati­on d’une course du phare de Tancarvill­e jusqu’à l’abbaye de Jumièges. C’est l’itinéraire que Lupin a suivi pour être le premier à trouver le trésor du moine. Il court à pied, fait du vélo. Ce serait une course intéressan­te d’environ  km ça va peut-être se faire… et avec des vélos d’époque. Une enquête cartograph­ique et iconograph­ique (au fil du roman La Comtesse de Cagliostro de Maurice Leblanc), chez Kindle en vente sur Amazone au prix de 21 euros.

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(Photo et repros DR) Laurent Benosa.
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