Parité dans la politique : une ambition pour nos communes et nos intercommunalités
La parité n’est pas seulement nécessaire pour corriger avec volontarisme une inégalité inacceptable : seulement % des maires et % des présidents d’intercommunalités sont des femmes. Alors que la tendance converge vers un partage plus égalitaire des responsabilités locales entre les femmes et les hommes, en témoigne la multiplication des lois sur la parité depuis plus de quinze ans, certaines institutions échappent encore à ces règles : les communes de moins de mille habitants et les intercommunalités. Et le constat est sans appel : en l’absence de contrainte paritaire, l’égalité n’advient pas. C’est ainsi que les femmes ne représentent qu’un tiers des conseils des intercommunalités, un peu plus d’un tiers des conseils des communes de moins de mille habitants, et seulement % des exécutifs des intercommunalités. Une autre zone blanche subsiste, à tous les échelons territoriaux : le tandem à la tête des collectivités. Plus de la moitié des départements et près des trois quarts des régions comportent un tandem masculin : « président/premier vice-président ». Dans les intercommunalités, le premier vice-président est un homme dans plus de % des cas et dans les communes, il représente plus de % des premiers adjoints au maire. C’est pour casser cette dynamique, qu’en tant qu’élue chargée de l’égalité femme-homme je travaille sur le sujet de la parité à l’échelon local au sein de groupes de travail, comme l’Association des maires de France (AMF) et le réseau national Elues locales. Objectif : atteindre, à terme, la parité dans les conseils et les exécutifs du bloc communal. C’est ce qui ressort d’une consultation menée cette année par l’AMF auprès de élues. Pour renforcer la parité dans toutes les communes et dans les intercommunalités, le Haut Conseil de l’égalité et les associations nationales d’élus locaux appellent de leurs voeux l’introduction dans la loi de deux dispositifs : – l’alignement des règles paritaires strictes qui s’appliquent dans les communes de plus de mille habitants ; – l’application de la parité aux fonctions de maire et de premier ou première adjointe pour les communes, et aux fonctions de président et de premier ou première vice-présidente pour les intercommunalités. Les lois de parité ont permis un partage des places dans les assemblées élues au niveau local, mais elles restent exclues des fonctions exécutives où réside le pouvoir et où il n’existe pas de contraintes paritaires. Et sans contraintes, il n’y a pas de parité. L’enjeu est majeur. Au-delà d’une démarche démocratique, les femmes sont citoyennes, leur présence à la tête d’une collectivité ou d’une délégation permettrait de favoriser la prise en compte des besoins et des aspirations de l’ensemble de la population et non plus d’une seule catégorie d’administrés. J’appelle les parlementaires à déposer une proposition de loi. Les prochaines élections municipales et communautaires se tiendront en . Le calendrier nous oblige à agir rapidement afin de débattre de cette question, exigence d’égalité, de justice et de démocratie.