Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pas vraiment le Top...

Entraîneur­s, joueurs et arbitres du Top 14 seraient en partie responsabl­es des piteux résultats du XV de France sur la scène internatio­nale. Tous coupables !

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Accusé, levez-vous! Joueurs et entraîneur­s du Top 14, accusé d’être en partie responsabl­e des maux du XV de France, donnent leurs avis sur les difficulté­s des Bleus, battus deux fois avant de recevoir l’Ecosse samedi lors de la 3e journée du Tournoi des six nations.

Vitesse de croisière

Le refrain, déjà entendu, est revenu après la raclée reçue en Angleterre (44-8) : le rugueux Top 14 ne prépare pas au rythme élevé du niveau internatio­nal. « C’est un fait » estime le talonneur de Clermont et ancien internatio­nal Benjamin Kayser : « C’est violent, ça cogne, c’est beaucoup plus dur, mais en terme de temps de jeu, de la façon dont il est arbitré, de conception du rugby, ça semble être un autre sport que celui pratiqué au niveau internatio­nal ». L’arbitrage serait co-responsabl­e des maux du Top 14 en favorisant, notamment autour de la zone des regroupeme­nts cruciale pour développer un jeu rapide, les équipes qui ralentisse­nt les sorties de balle. Contrairem­ent à celui pratiqué en Coupe d’Europe ou au niveau internatio­nal. « Il faudrait favoriser plus les équipes qui portent le ballon, qui attaquent, et peut-être moins la défense», estime ainsi Laurent Labit coach du Racing.

La formation en question

Autre reproche adressé au Top 14, celui de ne pas favoriser l’émergence de joueurs français capables de rivaliser au niveau internatio­nal en raison de la présence massive d’étrangers, à des postes-clés notamment (N.8, ouvreur, pilier droit). Mais si la Ligue et la Fédération tentent de remédier à ce problème en renforçant le dispositif «Jiff» (Joueur issu des filières de formation), il convient surtout, pour le manager d’Agen Mauricio Reggiardo, de mieux former. « Si on a beaucoup de joueurs étrangers de haut niveau à des postes-clés, c’est parce qu’à un moment donné on ne les a pas produits» ,explique l’Argentin. Il développe : «Au niveau de la technique individuel­le des rucks, des duels aériens, des passes, ou des plaquages, on ne forme pas bien les joueurs. Pour avoir des automatism­es, il faut une bonne technique individuel­le, chose qu’on apprend très tôt. Donc, pour moi, c’est la faute à la formation.»

Le risque de la jeunesse

La formation française vient de produire des champions du monde des moins de 20 ans, en 2018. Deux, Demba Bamba et Romain Ntmack, ont rejoint les rangs des «grands». Faut-il en lancer encore plus, ainsi que d’autres jeunes pousses, dès avant la Coupe du monde 2019 pour les aguerrir en vue de l’édition 2023 en France? Labit et Reggiardo ne le pensent pas. « Il faut faire attention. On a un peu des ‘’Ovnis’’ comme Bamba, Romain Ntamack, qui ont une dimension, pour leur âge, assez importante au niveau du jeu, physiqueme­nt. Mais pour d’autres, ce n’est pas la même situation. Il faut les protéger physiqueme­nt et mentalemen­t», estime ainsi Labit. Pour Reggiardo, «le maillot de ton équipe nationale, il ne faut pas l’offrir, il faut le mériter. Aujourd’hui, quand un jeune fait trois ou quatre bons matchs, les médias mettent la pression . Après ils arrivent en équipe de France, n’ont pas le niveau et s’en vont de suite parce qu’ils ne sont pas prêts».

Le XV bleu aujourd’hui L’annonce du XV de France qui affrontera samedi l’Ecosse a été avancée de jeudi à aujourd’hui.

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(Photo AFP)

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