Charles-Ange Ginésy : « Macron revient vers les départements »
Ceux qui pensaient venir vite fait croquer trois petits fours sous les ors de l’Élysée auraient mieux fait d’ignorer l’invitation. Le déjeuner entre Emmanuel Macron et les présidents de conseils départementaux a pris, hier, des allures de séance-marathon. « C’était une grand-messe. Au moins une cinquantaine d’entre nous avons pris la parole », explique CharlesAnge Ginésy. Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes a été plutôt rassuré par le discours et l’écoute du chef de l’État. « Cette invitation avait un caractère inédit. Le président de la République a marqué une vraie volonté de revenir vers nous. Il a dit clairement qu’il était très attaché à la notion de département. »
« Tout le monde y est allé de sa chanson »
Entouré d’Edouard Philippe et de plusieurs de ses ministres, Emmanuel Macron a beaucoup écouté. « Tout le monde y est allé de sa chanson », rapporte Charles-Ange Ginésy qui a ciblé sa propre intervention autour de la problématique des mineurs étrangers. « J’ai exprimé la préoccupation qui est la mienne de voir le nombre de ces mineurs augmenter de manière très forte et du coût que cela représente. D’autant que les Alpes-Maritimes ne sont plus uniquement un lieu de passage. Une fois majeurs, ces jeunes restent sur notre territoire. » Sur cette question soulevée « de manière unanime par les présidents de départements », Edouard Philippe, Nicole Belloubet et Aurélien Taquet «ont apporté des réponses, notamment en ce qui concerne une aide pour l’accueil et l’accompagnement des mineurs non accompagnés », précise Charles-Ange Ginésy. « Ils nous ont assuré que le gouvernement aiderait les départements et se mettrait à notre disposition. » Après cette opération séduction à l’Elysée, l’hypothèse d’une disparition des départements ne seraitelle déjà qu’un lointain souvenir ? « Je n’ai pas ressenti d’inquiétude à ce sujet », souligne Charles-Ange Ginésy qui explique que plusieurs de ses collègues se sont réjouis «de voir le spectre de la métropolisation s’éloigner. » Dans son discours de conclusion, Emmanuel Macron a expliqué « ne pas être hostile à un nouvel acte de décentralisation. » Charles-Ange Ginésy précise que le chef de l’État « est d’accord pour réexaminer certains aspects de la loi NOTRe et envisager certains transferts de compétences, sans pour autant répéter les erreurs du passé. »