Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des César  entre rires et larmes

Une comédie (Le Grand Bain) et un thriller conjugal (Jusqu’à la garde) partaient favoris de la cérémonie, avec dix nomination­s chacun

- PHILIPPE DUPUY phdupuy@nicematin.fr

Les César 2019 ont confirmé l’ouverture amorcée ces dernières années à un cinéma plus populaire et « grand public ». Avec dix nomination­s chacun, Le Grand Bain de Gilles Lellouche et Jusqu’à la garde de Xavier Legrand partaient favoris de la soirée, suivis des Frères Sisters de Jacques Audiard et En liberté ! de Pierre Salvadori (9 nomination­s chacun). Deux comédies, un thriller conjugal et un western : il y a longtemps que le cinéma populaire n’avait pas été à pareille fête aux César. Le choix de Kad Merad, acteur populaire s’il en est, pour animer la cérémonie, et la création d’un César du public n’ont fait que renforcer ce sentiment de virage à 180 degrés accompli par l’Académie des César par rapport aux années où seul le cinéma d’auteur le plus exigeant avait droit de cité salle Pleyel. Côté animation, la décontract­ion était de mise avec un Kad Merad patelin, multiplian­t Redford, Dylan Robert et Kenza Fortas Kad Merad en Freddie Mercury, et Michel Ocelot les sketches au long cours comme si la soirée ne devait jamais se terminer. Son entrée en Freddie Mercury, hommage au succès du biopic de Queen Bohemian Rhapsody (oublié des nomination­s au César du meilleur film étranger) restera dans les annales de la cérémonie. Son sketch au téléphone avec le Robert Redford des Hommes du président aurait pu servir d’introducti­on à la remise du César d’honneur promis à l’acteur américain, qui a eu l’air de passer une bonne soirée avec son interprète et traducteur.

Trois César pour Shéhérazad­e

L’autre grand moment attendu était celui de la remise du prix du public à Olivier Baroux, pour Les Tuche 3 et leurs 6 millions d’entrées, par son ex-complice du duo Kad & O. Les premiers César attribués ont semblé dessiner un palmarès moins « populaire » que prévu avec trois statuettes pour Shéhérazad­e, premier film assez radical tourné caméra au poing dans les rues chaudes de Marseille avec des comédiens non profession­nels, qui a raflé les deux César du meilleur espoir (masculin et féminin) et celui du meilleur premier film. De son côté, Jacques Audiard faisait le plein de César techniques pour son premier film américain, Les Frères Sisters, ce qui est rarement bon signe pour le reste du palmarès. Nommé dans les deux catégories (exclusives l’une de l’autre) du meilleur film et du meilleur premier film pour Jusqu’à la garde, Xavier Legrand pouvait, par contre, fort logiquemen­t espérer décrocher le César suprême : celui du meilleur film. ■ Espoir féminin Kenza Fortas (Shéhérazad­e)

■ Espoir masculin Dylan Robert (Shéhérazad­e)

■ Premier film Shéhérazad­e

■ Adaptation Les Chatouille­s

■ Photograph­ie Les Frères Sisters

■ Son Les Frères Sisters

■ Montage Jusqu’à la garde

■ Documentai­re Ni juge, ni soumise

■ Long-métrage d’animation Dilili à Paris

 ?? (Photos AFP) ?? De gauche à droite et de haut en bas : Robert (Shéhérazad­e), (Dilili à Paris).
(Photos AFP) De gauche à droite et de haut en bas : Robert (Shéhérazad­e), (Dilili à Paris).

Newspapers in French

Newspapers from France