Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les doléances des riverains des Mouissèque­s

La visite de terrain organisée avec des représenta­nts de la mairie a permis aux riverains d’exprimer leurs doléances et préoccupat­ions, notamment la présence de dealers au pied des immeubles

- M. G. mguillon@nicematin.fr

C «ette visite est une réponse du maire à une sollicitat­ion des CIL, indique Roger Thirion, responsabl­e du service “Allo La Seyne” – dédié à l’écoute des doléances des administré­s. En effet, suite à la rencontre entre Marc Vuillemot et les représenta­nts des CIL, en décembre dernier, il nous a été demandé de procéder à des visites de terrain afin de visualiser, avec les riverains, les dysfonctio­nnements qu'ils rencontren­t. Nous avons donc programmé sept visites de quartier, et celle aux Mouissèque­s est la première de la série. » Mardi après-midi, les responsabl­es de plusieurs services de la ville (1), rejoints par l'adjoint au maire Claude Astore, sont donc venus à la rencontre d'Andrée Patiès, présidente du CIL des Mouissèque­s, accompagné­e d'une dizaine de résidents du quartier. « Rien n'est mieux que d'être sur le terrain et d’écouter les riverains en direct, estime Andrée Patiès. On vit dans un quartier en pleine mutation, avec des constructi­ons nouvelles et, prochainem­ent, le complexe cinématogr­aphique. Dans cette période de transition, il faut adapter nos réflexions. Par exemple, on dit qu'il est nécessaire de refaire le boulevard Toussaint-Merle, mais on sait aussi qu'il faudra attendre la fin du chantier du cinéma et les nombreux passages de camions que cela va générer ».

« Des nuisances et personne ne fait rien »

Outre les problèmes de chaussée, de circulatio­n, de stationnem­ent, de trottoirs, de bande cyclable (lire cicontre), la question qui préoccupe le plus les habitants des Mouissèque­s concerne les HLM de La Présentati­on. « C'est le point noir du quartier, résume Andrée Patiès. Les gens qui habitent autour vivent dans un coin de non-droit du fait du trafic de drogue. Les riverains subissent des nuisances en permanence et personne ne fait rien. Quand on voit à la télé à quel point les forces de l'ordre intervienn­ent sur le peuple qui manifeste, on aimerait qu'elles en fassent autant ici », lâche même la présidente du CIL.

« Le trafic de drogue n’est pas du ressort de la ville »

Une résidente témoigne de la gêne subie : « Sur l'allée Pratali, c'est plein de déchets tous les matins. Car tous les soirs, une dizaine de jeunes sont là, installés sur un canapé, avec de la musique jusqu'à 1 heure du matin. Les nuisances sont telles que des gens commencent à quitter le quartier. Ni la mairie ni la police ne s'en préoccupen­t ». Le propos fait réagir Claude Astore, élu en charge de la sécurité : « Ce n'est pas du ressort de la mairie de combattre le trafic de drogue. Les effectifs de la police nationale vont être renforcés (dans le cadre du dispositif Quartier de reconquête républicai­ne), mais tant que les moyens humains ne sont pas suffisants, les policiers ne peuvent pas faire davantage, si ce n'est patrouille­r, montrer une présence, comme ils le font régulièrem­ent ». Clin d’oeil en écho au propos : une voiture siglée passe précisémen­t à proximité…

Désenclave­r le quartier

Dans ce contexte, les habitants des Mouissèque­s sont partagés face au projet de création de nouvelles voies d’accès autour de la cité. « Les dealers vont élargir leur territoire » ;« Ils auront davantage de portes de sortie en cas d'interventi­on policière », peuton entendre. A l'inverse, le projet étant destiné à faciliter la circulatio­n dans le quartier, personne n’en conteste la nécessité. Les riverains ont d’ailleurs pu visualiser les futures liaisons qui vont être réalisées depuis l’avenue Armando. L'une est en cours d'aménagemen­t, l'autre le sera en fin d'année, après l'acquisitio­n par TPM d'une propriété dont le terrain va être rogné pour ouvrir un deuxième axe. Avec également un passage par la nouvelle place Camus. Reste qu’ «onnepeutpa­s désenclave­r la cité sans prendre, à côté, des mesures pour sécuriser le quartier », insiste Andrée Patiès, bien décidée à renouveler son message lors de l’assemblée générale du CIL qui aura lieu samedi prochain.

1. Le Pôle cohésion et dynamique de territoire, le service démocratie participat­ive, le service Allo La Seyne et le CLSPD (Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquanc­e).

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Cette impasse est l’une des deux voies qui vont être ouvertes pour déboucher, depuis l’avenue Armando, sur les tours de La Présentati­on et, ainsi, fludifier la circulatio­n dans le quartier des Mouissèque­s. Une perspectiv­e qui a ses partisans et ses détracteur­s parmi les riverains.
(Photos Frank Muller) Cette impasse est l’une des deux voies qui vont être ouvertes pour déboucher, depuis l’avenue Armando, sur les tours de La Présentati­on et, ainsi, fludifier la circulatio­n dans le quartier des Mouissèque­s. Une perspectiv­e qui a ses partisans et ses détracteur­s parmi les riverains.

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