Le parc essence marine des Arènes bientôt modernisé
Les dépôts de carburant, qui servent à alimenter les navires de la Marine nationale, vont être restructurés pour s’adapter aux besoins actuels et aux standards techniques et de sécurité
Ils sont loin les cuirassés qui consommaient du mazout. Alors pour moderniser ses stocks de carburant, le Service des essences des armées prépare une importante restructuration de deux de ses sites toulonnais : celui de Missiessy, au coeur de la base navale, et celui des Arènes, dans le quartier du même nom, en pleine zone résidentielle civile. Depuis la mi-février et jusqu’au 15 mars, une enquête publique est ouverte pour permettre aux citoyens de comprendre la teneur et l’ampleur des travaux et, éventuellement, transmettre leurs inquiétudes. La prochaine permanence a lieu aujourd’hui en mairie de Toulon. En attendant, Jacques Branellec, le commissaire enquêteur désigné par le tribunal administratif de Toulon, revient sur ce chantier peu visible, mais d’envergure. Car si les travaux pourraient, selon lui, démarrer dès cet été, ils sont tout de même prévus pour durer deux ans.
« Un peu vieillot »
« En fait, explique-t-il, tout ça est un peu vieillot. »Le site de Missiessy date en effet de 1912. Il a certes connu une réfection postbombardement, mais pas de grosse modernisation. Quant au site des Arènes, il date de 1930. Le carburant – gasoil et kérosène, pas d’essence – transite entre les deux sites via des tuyaux, eux-mêmes passant par un tunnel de béton. « Si on survole le site, on ne voit rien, juste un petit bois : les installations sont sous plusieurs mètres de terre », indique le commissaire enquêteur. Les plus grosses quantités de carburant sont stockées aux Arènes, puis vont vers Missiessy, sorte de réserve tampon, afin d’alimenter les navires, grâce à un système de pompe qui permet d’amener le carburant à chaque appontement. À l’inverse, c’est par l’intermédiaire de Missiessy que le parc des Arènes est approvisionné, par les pétroliers. Mais, parce que « les besoins de la Marine en termes de volume ont diminué », souligne Jacques Branellec, la capacité de stockage va elle aussi être réduite. Ainsi, « l’essentiel sera maintenu aux Arènes, mais revu à la baisse » et, du côté de Missiessy, le site sera démoli puis reconstruit avec seulement quatre réservoirs (contre une dizaine aujourd’hui). Les trois canalisations qui les lient seront, elles aussi, restructurées : celle qui transportait du mazout sera supprimée, tandis que les deux autres, obsolètes, seront remplacées selon les meilleurs standards de sécurité, ceux de l’Otan.
Désagréments en question
« Une grande partie des travaux sera souterraine », insiste le commissaire enquêteur. Autrement dit, quasi invisible et, selon, le dossier d’enquête publique, « sans aucune pollution du sol et du sous-sol en fonctionnement normal ». N’empêche que certains riverains ou associations pourraient s’interroger quant à de possibles – ou pas – désagréments de ce chantier : bruit, odeur, risque d’incendie… Le parc à essence des Arènes est en effet entouré d’habitations et les canalisations passent sous des zones urbaines. Le public peut donc prendre connaissance du dossier d’enquête, assorti de l’avis de l’autorité environnementale et du mémoire en réponse à cet avis sur le site Internet de la préfecture du Var ou lors des permanences de Jacques Branellec. Savoir + Le commissaire enquêteur tient des permanences ce jeudi 28 février de 9 heures à 12 heures, mercredi 6 mars de 13 heures à 16 heures et vendredi 15 mars de 9 heures à 12 heures et de 13 heures à 16 heures. Le dossier d’enquête publique est aussi disponible sur le site Internet www.var.gouv.fr à la rubrique des enquêtes publiques. Le public peut également formuler ses observations en écrivant à delpia-toulon epvar@administration83.net.