Echoué en septembre, le rorqual a été enlevé hier
Les autorités tablaient sur la décomposition du cétacé. Il a été extrait hier de l’île de Porquerolles
Après quelques mois d’hospitalité pestilentielle, la plage de la Courtade a fait ses adieux ce mercredi 27 février au rorqual qui « stationnait » sur l’île de Porquerolles depuis cinq mois. Il a fallu deux engins de chantier, une pelleteuse et un tractopelle, un gros camion benne et des heures de patience pour déloger l’indésirable. Les Porquerollais et touristes pourront bientôt profiter de nouveau des joies de la plage dont l’accès avait été interdit par des rubalises. Il était temps ! Rappel des faits : le 28 septembre, un rorqual commun et sans tête, en état de décomposition, s’est échoué sur les rochers de l’Aiguadon, sur le nord de l’île. D’un poids estimé à environ 20 tonnes et d’une longueur de 12 m, ce rorqual fut – avec les boulettes d’hydrocarbures consécutives à la collision entre deux navires, le 11 octobre – le cadeau empoisonné de la saison estivale 2018 pour l’administration. Compte tenu de la difficulté d’accès et du coût financier d’extraction de l’animal, les autorités avaient escompté l’aide de dame nature, une décomposition naturelle. Ce qui aurait permis d’éviter d’évacuer l’animal dans l’Allier à Bayet, près de Vichy et Clermont-Ferrand, dans une des rares entreprises d’équarrissage apte à faire le travail.
Transport dans l’Allier en caisson étanche
Las, les fortes tempêtes d’octobre ont délogé le rorqual de son lit rocheux pour le transporter d’Ouest en Est, en deux morceaux, sur la plage de la Courtade et la crique au pied du Fort du Lequin... et renvoyant les autorités à leurs tergiversations. Hier matin, on est revenu à la case départ. L’enlèvement de l’animal a été effectué par l’entreprise Granet, son transport en camion jusqu’à Carnoules et le dépôt des restes du rorqual dans un caisson étanche par la société Sécanim, avant son expédition à l’usine SARIA de Bayet. Nul doute que les autorités sauront tirer des enseignements utiles pour le futur car, n’en déplaise à certains, ce type d’incident coûteux pour les collectivités est amené à se reproduire sur nos rivages. Le rorqual avait en effet un beau morceau de filet de pêche dans l’estomac, ce qui a peut-être contribué à son décès et à son échouement sur la façade Nord de l’île de Porquerolles.