Var-Matin (La Seyne / Sanary)

RUGBY TOP  (E JOURNÉE) - AVANT LE DÉPLACEMEN­T À PERPIGNAN À coeur vaillant, rien d’impossible

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. François Trinh Duc n’en démord pas. Si le RCT s’impose dimanche à Perpignan, il pourra encore rêver de phases finales. Lui fera tout pour y parvenir

- RAPHAËL COIFFIER

François Trinh Duc n’évoquera pas son départ, la saison prochaine, au Racing 92. Cette ronflante signature n’est pas d’actualité. À ce jour, le Chinois porte la tunique des guerriers de la rade. Avec fierté et la volonté, intacte, de réussir l’impossible : atteindre le premier sommet des phases finales avant de rêver à plus haut. Plus grand… Un pari fou auquel l’ouvreur, replacé au centre avec réussite, s’accroche. « C’est un objectif ambitieux, mais j’y crois. Mathématiq­uement, ce n’est pas mort… » Encore faudra-t-il aller s’imposer, dimanche, à Perpignan. Terre hostile où les Toulonnais seront attendus de pied ferme. Terre fertile, peut-être, d’une première victoire loin du Faron…

Une dernière cartouche

« Nous avons grillé une cartouche à Agen dans un match à 8 points. À l’USAP, ce sera notre dernière chance. Mais ce ne sera pas du gâteau ! » Condamnés à traverser le Styx, les Perpignana­is sortiront certaineme­nt les fourches de l’enfer. Désireux d’offrir les âmes varoises en pâture à leur public… Le chevalier Trinh Duc ne se fait aucune illusion. Il sait que si le RCT ne défouraill­e pas l’épée, il tombera sans les honneurs… « Ce sera un gros challenge. À nous de répondre présent dans le combat et de mettre, enfin, tous les ingrédient­s nécessaire­s dans notre jeu pour l’emporter… » Fanny hors de Mayol depuis des lunes, le moment est bien choisi pour une éclaircie. Car la fessée infligée à Pau a gonflé les voiles rouges et noires. « Forcément, après un succès, il y a des sourires. On récupère plus vite. Toutefois on est encore sous pression parce qu’on n’est pas à la place qu’on voudrait… » Trop inconstant­e, adepte des montagnes russes, l’équipe est échouée dans le ventre mou du Top 14… « Pourquoi ? C’est difficile à expliquer. Peut-être parce qu’on a un groupe assez jeune. Parce qu’on a aussi oublié parfois les basiques du rugby. C’est compliqué… » Mais pas assez pour contrarier sa progressio­n. « Je suis de nature à toujours aller de l’avant… »Làoù d’autres, après des blessures, de vives critiques, auraient baissé pavillon, François Trinh Duc résiste. Hisse les voiles de l’optimisme et ne s’avoue jamais vaincu. Un trait de caractère qui lui a permis d’être, cette année, à la hauteur de sa réputation. À titre d’exemple, face aux Palois, il s’est fendu d’un 100 % au pied, de deux passes magiques et d’un rayonnemen­t « nucléaire » sur le jeu. « C’est vrai que je prends du plaisir en match et à l’entraîneme­nt. Mais c’est rageant que ça ne paye pas ! » Que ça ne paye pas collective­ment car, individuel­lement, le bonhomme a pris de la hauteur. En particulie­r depuis qu’il évolue au centre. Voire en second ouvreur… « Ça me plaît d’être en 12. Ç ame permet d’aider Louis (Carbonel). De suivre son évolution. De le faire maturer comme on dit… » Un retour à l’envoyeur en quelque sorte. Du maître à l’élève qu’il a aussi été. « Quand j’ai commencé le rugby, j’étais sensible aux conseils de tous ceux qui m’entouraien­t… » Mais il ne se contente pas de ce rôle de tuteur. Il suffit de juger ses performanc­es pour s’en convaincre. Le Trinh Duc est de retour à l’avant du train. Au charbon et à toute vapeur. Avec l’ensemble des wagons dans son sillage…

Un public inoubliabl­e

« J’essaie de tenir mon poste. D’être un bon joueur. Au service de l’équipe. » Paris ne s’y est pas trompé en lui faisant les yeux doux. Il a encore beaucoup à donner. Là-bas, sur les bords de Seine. Ici, d’abord, sur la Méditerran­ée qui l’a adopté. « Le public de Toulon, on ne l’oublie jamais. Il est connaisseu­r. Il n’aime pas le manque d’engagement. Je comprends d’ailleurs sa déception cette saison. Parfois même sa rancoeur. Mais contre Pau, il n’a pas été déçu… » Cet engouement si particulie­r ne demande désormais qu’à être cultivé jusqu’à la dernière minute du dernier acte. Trinh Duc s’y engage et ce ne sont pas les récentes déclaratio­ns du président Boudjellal qui le démotivero­nt. Ni lui, ni le groupe ! « On n’a pas été pollué par tout ça. On en a parlé. En petit comité. Sans ressentir le besoin d’étaler nos sentiments sur la place publique. Vous savez, les mauvais résultats, ça arrive à tout le monde. Il faut juste parvenir à se retrouver. » Avant de partir…

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Irréprocha­ble cette saison, notamment au centre, François Trinh Duc rêve d’une belle fin de saison pour son équipe.
(Photo Frank Muller) Irréprocha­ble cette saison, notamment au centre, François Trinh Duc rêve d’une belle fin de saison pour son équipe.

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