L’Audi Q joue les fiers-à-bras
La 2e génération du SUV compact allemand s’encanaille avec un look résolument plus musclé. Le nouveau Q3 gagne en polyvalence, volume de coffre et réhausse encore le niveau de techno embarquée
Il était grand temps de changer la donne ! Le « silence des anneaux » avait assez duré. Marc Lichte, le seigneur du style chez Audi depuis 2014 assoit son trône. La production bénéficie enfin des fruits son travail, depuis un an déjà avec le renouveau des A1, A6, A7, TT, A8... On le voit très nettement aussi sur ce Q3 de deuxième génération, dévoilé en grande pompe au Mondial de Paris. Et enfin ici à l’essai. En même temps, finalement, que les premières livraisons en concessions. Ce SUV compact, lancé en 2011, alors très bourgeois dans sa présentation, paraissait doux comme un agneau. Son look bien sage, bien propret, a radicalement changé. Les proportions restent parfaitement homogènes mais gagnent en force, avec des passages de roues très marqués, appuyés par des plis francs et des arêtes saillantes. Le résultat est musculeux à souhait… Et rudement bien balancé. Pourtant, les proportions évoluent : l’auto s’étire sur 4,49 m, soit 9,7 cm de plus que sa devancière et gagne 4 cm en largeur (1,85 m). Face à ses concurrentes directes (BMW X1, futur Range Rover Evoque II, Mercedes GLA, Jaguar E-Pace et Volvo XC40) le nouveau Q3 est relativement plus bas (1,59 m). Avec sa calandre distinctive single frame octogonale et ses lames verticales, sa signature lumineuse à LED avant et arrière nettement plus visibles de profil (et même Matrix Led, en option), ses grandes écopes sculptées dans les boucliers, le dernier petit “Q” d’Audi ne manque pas d’air. Assurément. Et assume dignement sa filiation avec les incroyables mirages Q8 et autres e-Tron. Avec enfin les attributs d’un vrai SUV familial premium, il est possible d’envisager des voyages au long cours au volant (à méplat) du nouveau Q3. Reste à choisir sa motorisation parmi les 5 déjà au catalogue. À savoir le 1.5 litre 35 TFSi essence de 150 ch, le 2.0 litres 40 TFSI Quattro de 190 ch ou le 45 TFSi Quattro de 230 ch en boîte S Tronic de notre essai. Le Diesel n’est pas blacklisté pour autant puisque sont proposés les 35 TDi de 150 ch en traction ou Quattro et le 45 TDi Quattro de 190 ch. Il ne vous aura pas échappé qu’aucun noble V6 n’est au programme, chasse gardée du Q5… On serait tenté de vous dire — une fois n’est pas coutume — que la conduite au volant du nouveau Q3 n’est pas le point le plus marquant de notre essai. Pourtant, animé par le plus puissant de ses blocs, il assure largement le service. Mais il ne distille pas les gratifications sensorielles escomptées. Un choix assumé par la firme d’Ingolstadt. Le confort et l’agrément avant tout. Finalement pas si lointain du V6 du maison VW. Mais rassurez-vous, en dépassant allègrement les 10 litres aux cent, en mode sport (à condition de mettre le sélecteur de boîte en mode manuel et “S” pour plus de réactivité, après avoir paramétré un réglage individuel aux petits oignons), le Q3 45 TFSi s’arrache du sol avec une vigueur insoupçonnée. Pour un trip sur bitume, neige ou dans les dunes de la réserve naturelle de Souss Massa, au Maroc, où nous avons osé nous aventurer, toujours dans un confort remarquable, sans à-coups ni tempête. Même chaussés en 20 pouces !