Archives communales : une page se tourne... dans l’amertume « La réaction du maire : « C’est un malentendu ! »
Par délibération du conseil municipal, nous avons souhaité renouveler notre adhésion au service d’aide à la bonne gestion des archives proposé par le centre de gestion du Var, qui va organiser, inventorier et conserver les archives communales. Pour des raisons de sécurité, nos services techniques vont changer toutes les serrures (...) Aussi, je vous demanderai de bien vouloir nous restituer les clefs en votre possession (...) Enfin, je tenais tout particulièrement à remercier votre association pour le travail minutieux et de qualité effectué depuis sa création par ses membres bénévoles MM. Di Cristofaro, Léonide, Savelli, Jestin et vous-même ». Adressée à Alain Mayssonnade, président de l’association Les Amis des Archives d’Evenos qui oeuvre depuis trente ans à la collecte, au traitement et à la valorisation des pièces et documents contenus dans le fonds d’archives communales (Var-matin de mercredi), cette missive a du mal à passer auprès de l’intéressé, qui trouve le procédé pour le moins cavalier. « On nous met à la porte comme des intrus ! », s’offusquent les archivistes bénévoles, MM. Savelli, Di Cristofaro, Mayssonnade et Jestin (de gauche à droite).
Il rétorque en ces termes : « Nous sommes heureux de savoir que les archives contemporaines seront traitées par des professionnels à la charge de la commune (l’association s’est occupée des archives datées de 1610 aux années 1940). Cependant, nous avons bien noté votre volonté de mettre fin à notre activité bénévole au sein du
local qui nous était dévolu depuis trente ans. Autrement dit, nous sommes virés ! » Le président est d’autant plus dépité que son association a été agréée par les responsables des Archives départementales et que tous les maires qui se sont succédé depuis 1989 lui avaient renouvelé leur confiance et leur... reconnaissance, y compris Blandine Monier. « Une convention avait même été signée avec Mme Hugonnier ! », ajoute Alain Mayssonnade, qui dit - c’est un euphémisme - avoir du mal à comprendre cette décision municipale. Et de conclure : « Après tant d’années, nous aurions préféré partir la tête haute et fiers du travail accompli ! ». « Contrairement à ce qui est avancé dans le courrier qui m’est adressé par l’association Les Amis des Archives, nous n’avons pas mis un terme à leur travail mais simplement souhaité suspendre leur présence dans le local car ce dernier, pour des raisons de confidentialité obligatoire, ne peut contenir à la fois le fonds d’archives anciennes et celui des archives modernes et contemporaines. Or, il se trouve qu’actuellement nous ne disposons pas suffisamment de locaux pour assurer la séparation des deux fonds (...) Cette situation se prolongera jusqu’au moment où nous aurons trouvé un local pouvant abriter les archives anciennes (...) J’ai l’impression que mes interlocuteurs n’ont pas compris la démarche, à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle tentative de récupération politique ».