Une application grand public pour dénicher des terres cultivables
Le Beausset, petite commune de l'ouest Var conserve encore quelques paysages ruraux, mais peut-être plus pour longtemps. Elle est passée de 159 hectares de zone urbaine construite en 1960, à 667 aujourd'hui. Et les permis de construire ne cessent de s'afficher en bordure de vignobles ou de champs en friche où les mauvaises herbes ont remplacé les cultures. Des friches que la Safer régionale évalue entre 100 000 et 300 000 hectares, en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La raréfaction des terres agricoles est telle qu’elle a décidé de faire appel aux habitants pour en dénicher. « Nous sommes en train de créer une application grand public, qui va permettre à la population de nous signaler des terres potentiellement cultivables, a expliqué Patrice Brun, au Salon de l'Agriculture. Agriculteurs, promeneurs, cyclistes pourront la télécharger et signaler ces terrains sur leurs smartphones. Ils alimenteront ainsi en direct notre base de données cartographiée sur le site de la Safer. » Cette application s’appelle « Open Friches Map. » À charge ensuite pour les agriculteurs de vérifier si elles sont cultivables. « Pour les jeunes, vu le prix du foncier, c’est plus facile d’aller chercher des terres à remettre en culture que déjà cultivées », explique Anthony Sénéquier à la tête du syndicat des Jeunes agriculteurs du Var.
Défricher : la taxe coûte cher
Parmi ces friches il y a des terrains qui ne sont plus cultivés par des agriculteurs à la retraite qui refusent de les confier en fermage, trop lourd, préférant attendre qu'ils deviennent constructibles. Et puis il y a celles qui se sont recouvertes de forêts, après chaque vague d'exode rural. Sauf que dans le cas d’une surface boisée, les agriculteurs doivent s’affranchir d’une taxe allant de 2000 à 15 000 l’hectare, s‘ils veulent la défricher. La Safer réclame une exonération de cette taxe quand il peut être prouvé que l’exploitation agricole s’est maintenue jusqu’aux années cinquante. À condition qu’elle ne soit pas devenue une zone protégée au titre de la biodiversité. Au Beausset, comme dans de nombreuses autres communes, immobilier et agriculture vont entrer dans une rude compétition. Alpes-Maritimes : la résistance s’organise
L’association Terres de liens a acheté ha de foncier agricole en Paca qu’elle met à la disposition d’agriculteurs engagés dans le bio. Des actionnaires volontaires les financent comme Roger Viale à Grasse. Une ferme de ha a ainsi été créée à Valderoure pour l’élevage de bovins et poules pondeuses. Et une autre à La Brigue d’ ha qui fait du maraîchage et la production de petits fruits rouges.
À Saint-Martin-du-Var, c’est la commune qui a acheté des terres et les a mises à la disposition de deux jeunes maraîchers.