Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un modèle de financemen­t inédit du sport amateur

Salariée d'une start-up spécialisé­e dans la distributi­on d’articles de sport, le Seynois Guillaume Sarfati est à l'origine d'un concept destiné à aider les clubs à s'équiper à moindres frais

- PROPOS RECUEILLIS PAR M.G. mguillon@nicematin.fr

Habiller 200 000 sportifs amateurs à la rentrée 2019. Tel est l'ambitieux objectif que se fixe La Centrale du sport, une startup créée sur internet, qui lance une opération qualifiée d'« inédite » par le Seynois Guillaume Sarfati, en charge de sa promotion. Pourquoi inédite ? « Parce qu'aujourd'hui, personne ne centralise la demande des clubs amateurs en termes d'équipement, et personne ne recense le besoin des marques qui souhaitent les sponsorise­r. Nous offrons donc un service pour mettre en relation cette demande et ce besoin ». Détails.

Guillaume Sarfati, comment est né ce projet ?

La Centrale du sport est une place de marché sur internet - un comparateu­r d'offres en équipement­s sportifs à prix optimisés - créée il y a trois ans. Les clubs amateurs adressent leurs besoins et nous, on lance des appels d'offres auprès d'une centaine de distribute­urs qui répondent aux devis. A partir de ce modèle qui fonctionne bien, on a fait deux constats :  % des demandes des clubs portent sur les maillots, shorts et chaussette­s ; et ces clubs ont de moins en moins de financemen­t du fait, notamment, de la baisse des subvention­s des collectivi­tés. D'où l'idée de lancer une offre de sponsoring du sport amateur.

Concrèteme­nt ?

D'un côté, nous proposons aux clubs de trouver des sponsors à leur place et leur offrons ainsi l'opportunit­é de démarrer la saison - avec une tenue complète sponsorisé­e pour les joueurs au prix d'un euro pour chaque (alors qu'un tel “pack” coûte en moyenne  € par licencié). De l'autre côté, nous démarchons les annonceurs afin qu'ils participen­t à l'acquisitio­n des tenues et puissent avoir l'opportunit­é de sponsorise­r des clubs partout sur le territoire.

On comprend l'intérêt pour les clubs, mais quel est celui des annonceurs ?

On a constaté que les entreprise­s qui font de la communicat­ion en télé ou sur le numérique au plan national recherchen­t désormais davantage de proximité avec leurs clients. Pour ce faire, ils peuvent communique­r via la presse quotidienn­e régionale. Mais, pour aller plus loin, on s'est dit que le maillot d'un joueur amateur, c'est bien de l'ultralocal. Le match du dimanche, c'est un moment où on se retrouve en famille, entre amis. Et là, il y a un espace de communicat­ion à préempter.

Cela s'adresse à tout type d'entreprise­s ?

Oui. Une entreprise régionale peut sponsorise­r des clubs qu'elle n'a pas le temps de démarcher. Une € entreprise nationale avec des dizaines de concession­s peut chercher à communique­r sur tout ou partie des territoire­s où elle est présente. Un réseau peut décliner un sponsoring par franchisé… Nous, on leur assure un gain de temps et une maîtrise des coûts. Quant aux retombées, en plus de la présence sur les stades, il y a la communicat­ion physique lors de la remise des maillots, et celle sur les réseaux sociaux car nous encourageo­ns les clubs à dynamiser leur communicat­ion (nous leur apportons les outils pour le faire) en postant des contenus qui valorisent le sponsor. Du reste, on pense qu'un sponsor national sur un maillot apporte du sérieux aux clubs amateurs. Et pour les joueurs, porter un tel maillot peut les mettre dans un état d'esprit encore plus positif pour jouer le match.

Pour que le concept fonctionne, faut-il un nombre minimum d'entreprise­s partenaire­s ?

Pour une question de crédibilit­é, on ne veut pas que ce soit le carnaval des marques sur un même territoire. On recherche donc une trentaine d'entreprise­s à l'échelle nationale. Idéalement, nous souhaiteri­ons avoir un gros partenaire par sport et par territoire. Et ce, afin de mettre en oeuvre une communicat­ion forte disant, par exemple, telle marque est partenaire du foot varois.

Comment se déroule la mise en relation entre le club et l'annonceur ?

Sur notre place de marché et dans notre base de données, on regroupe déjà des milliers de clubs amateurs dont nous mettons les besoins à la dispositio­n d'annonceurs en recherche de visibilité et de proximité. Les clubs ont donc jusqu'au  mars pour s'inscrire sur la plate-forme (). Et ce afin de recevoir les tenues floquées avec leur logo et celui du sponsor à la rentrée de septembre. Pour autant, l'opération continue après fin mars car rien n'interdit à un club de changer ou de trouver un sponsor en cours d'année, et de présenter son nouveau jeu de maillots début  ou au-delà.

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(Photo DR) Le service proposé par La Centrale du sport permet aux clubs de bénéficier d’un pack équipement (maillot, short, chaussette­s) pour  par licencié !
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(Photo Frank Muller) Après avoir travaillé plus de  ans dans le milieu de la publicité, Guillaume Sarfati s'est associé à La Centrale du sport pour développer le concept de sponsoring du sport amateur.

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