Clap de fin pour le Roi de Nice
La dernière scène du tournage démesuré s’est achevée, hier soir, dans les flammes. Le souverain est parti en fumée
Sire, vous avez tiré votre révérence hier soir. De manière flamboyante. Brûlé vif. En place publique, Masséna, en l’occurrence, comme le veut la tradition. Votre visage de mime lunaire nous manque déjà… Parti trop vite ce Roi du cinéma, qui restera l’un des meilleurs scénarios de l’histoire carnavalesque à la niçoise. Parti après une bataille de fleurs et un corso réussis, surpeuplés, riches en ressentis artistiques, esthétiques et ludiques divers. Hormis une météo bénite des dieux, qu’on n’avait plus eue depuis belle lurette, que retenir de l’édition 2019 qui va probablement se traduire, côté bilan, par une hausse de fréquentation comprise entre 25 et 30 % ? Y a-t-il des idées à garder ? À amplifier ? À amender ? Fautil envisager d’autres pistes ? Majesté, du haut de votre invisible royaume, daignez baisser les yeux sur quelques suggestions autant personnelles que livrées par des artisans de la fête et par la vox populi. La gratuité. La zone gratuite, pour le corso carnavalesque, revient souvent dans les souhaits des spectateurs. Notamment des Niçois, nombreux à regretter l’avenue Jean-Médecin, jadis libre d’accès. Pourquoi ne pas donner, en promenoirs, la gratuité à tous les résidents niçois, déguisés ou pas ? Des explications. Un feuillet, un livret avec la signification de la symbolique (aigle, ratapignata, masques…), des personnages, de certaines traditions (paillassou par exemple) aurait sa place. Les chars. Celui de Charlot, en plus du roi et de la reine, positionné non-stop place Masséna, fut une innovation géniale. Pourquoi ne pas en exposer d’autres ? Ailleurs. Sur le front de mer par exemple ou la promenade du Paillon et par roulement. Les chars fleuris. En faire peut-être moins mais plus volumineux et plus fournis. Et si entre deux, on intercalait, comme à une époque, un char carnavalesque ? Histoire de remplir l’espace. À ce propos, les Segway customisés en pot de fleurs sont à dupliquer. Ils bougent, animent, donnent de la vie et de la densité. Toujours au chapitre des pétales, un piquage des chars en direct de la promenade du Paillon permettrait au public de connaître les dessous de la fête et le travail des fleuristes. La chanson du carnaval. À refaire. Et cette fois avec un CD. Sire, il vous reste près d’un an pour réfléchir à tout cela et avant de nous revenir, en 2020, couronné Roi de la mode, encore des défilés en perspective.