Son manifeste pour les « citoyens d’Europe »
Dans une tribune publiée, aujourd’hui, dans l’ensemble de l’UE, le Président délivre son manifeste-programme aux « citoyens d’Europe »
Amoins de cent jours du scrutin européen, Emmanuel Macron publie, aujourd’hui, une tribune intitulée « Pour une renaissance de l’Europe » dans l’ensemble des pays de l’Union européenne qui s’articule autour d’un triptyque : « La liberté, la protection et le progrès. » Le chef de l’Etat entend ainsi imposer son style direct et ses thèmes : une Europe très politique, qui s’occupe de défense, d’immigration, d’industrie. De ce manifeste-programme, on retiendra onze propositions clé :
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« Créer une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque Etat membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations » ;
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« Interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères » au nom du même « esprit d’indépendance » ;
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« Bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité » ;
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« Remettre à plat l’espace Schengen : tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité [contrôle rigoureux des frontières] et de solidarité [une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus] »;
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« Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure : je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières » ;
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« Augmentation des dépenses militaires, clause de défense mutuelle rendue opérationnelle, Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni pour préparer nos décisions collectives » dans le cadre d’un « traité de défense et de sécurité » ;
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« Assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois ». Comment ? En « sanctionnant ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt » ;
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Il propose « d’instaurer un bouclier social garantissant à chaque travailleur la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays » ;
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Zéro carbone en 2050, division par deux des pesticides en 2025 : voilà ce que doit être « l’ambition de l’Union européenne ». Pour y parvenir, création « d’une Banque européenne du climat pour financer la transition écologique ; d’une force sanitaire européenne pour renforcer les contrôles de nos aliments ; contre la menace des lobbies, évaluation scientifique indépendante des substances dangereuses pour l’environnement et la santé...»
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« Réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes », afin de permettre « une sanction accélérée des atteintes à la concurrence », mais aussi « financer l’innovation », afin de favoriser l’emploi, en calant le budget de l’Europe sur celui des EtatsUnis ;
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Mise en place d’une « Conférence pour l’Europe », ouverte à « des panels de citoyens », afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, « pas même la révision des traités ».