Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LE CHARLES A MIS LE CAP SUR SINGAPOUR

Sur le chantier d’entretien de la frégate Courbet, la ministre des Armées a tenu un discours fleuve qui tend vers l’exemplarit­é via la modernisat­ion du « maintien en condition opérationn­elle »

- LAURENT AMALRIC

Le porte-avions a repris la mer, hier, pour quatre mois et « trois missions qui n’en sont qu’une » comme l’a souligné la ministre des Armées, Florence Parly, présente à bord. Direction le Levant et la lutte contre Daech tout d’abord, puis l’océan Indien jusqu’à Singapour.

Ton sur ton. Le bleu du regard de la ministre des Armées qui se juxtaposai­t hier après-midi avec la baie de la base navale de Toulon n’avait rien de « revolver ». Au contraire, Florence Parly, avait les yeux de Chimène pour les bâtiments de la Marine nationale et ceux qui les font voguer. Arrivée à 15 heures sur le chantier de la frégate Courbet après une « mini-croisière » à bord du Charles-deGaulle (lire en dernière page), l’émissaire du gouverneme­nt accueillie par les haut gradés, représenta­nts de l’Etat et élus varois, dont le maire de Toulon Hubert Falco, se lance immédiatem­ent dans un dialogue avec les acteurs locaux en lien avec son message, la réforme du « maintien en condition opérationn­elle » (MCO) dans le monde naval.

Départ des bâtiments « à l’heure »

Coiffée d’un casque de sécurité frappé du sigle de la Marine nationale, la ministre descend rapidement d’un étage pour fouler le bassin d’entretien où repose l’impression­nante frégate de 125 mètres en mode « toilettage ». Elle détaille coque et turbine de propulsion entre deux interrogat­ions techniques sur le chantier. Puis retour « à la surface » pour un discours fleuve sur fond de mistral, devant un parterre de marins et de journalist­es avec pour point de départ, la mise en parallèle des opérations d’entretien et de modernisat­ion de la FLF Courbet et l’engagement national pour « permettre le départ de nos bâtiments à l’heure ».

Un milliard par an pour la maintenanc­e

« La disponibil­ité de notre flotte atteint 71 %, celle de nos sous-marins s’élève à près de 50 %. La grande famille du MCO naval rassemble aujourd’hui près de 4 500 personnes, engagées quotidienn­ement pour la sécurité et le confort de la flotte, et le ministère des Armées consent des dépenses de l’ordre d’1 milliard d’euros par an pour la maintenanc­e de ses bâtiments de la Marine. (...) , débute-t-elle avant de prévenir que « de nouveaux enjeux nous attendent au tournant. La réduction de notre flotte et la montée en gamme technologi­que de nos bateaux appellent à repenser l’organisati­on du MCO naval, aujourd’hui trop complexe ». Meilleure communicat­ion avec les industriel­s, innovation technologi­que, maintenanc­e prédictive et exportatio­n de notre savoir-faire, constituer­ont les autres axes d’un discours résolument tourné vers l’excellence maritime.

Industriel­s et marins à la même table

« Je partirai de Toulon sereine, car je sais pouvoir compter sur chacune et chacun d’entre vous, sur tout votre dévouement au soutien de la flotte », conclut Florence Parly avant de s’en retourner vers la capitale.

Une quiétude partagée par... Sereine Mauborgne. « La ligne maîtresse de son discours est de mettre en adéquation les grandes capacités de nos industriel­s avec les attentes de nos forces navales », commente la députée de la 4e circonscri­ption du Var qui est une familière du dossier puisqu’elle est également membre de la commission de la Défense nationale.

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 ?? (Photos L. Amalric) ?? Florence Parly est descendue dans le bassin où se tiennent durant trois mois les opérations d’entretien et de modernisat­ion de la frégate Courbet avant de faire le point sur les défis de demain.
(Photos L. Amalric) Florence Parly est descendue dans le bassin où se tiennent durant trois mois les opérations d’entretien et de modernisat­ion de la frégate Courbet avant de faire le point sur les défis de demain.
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