Minerve : des recherches infructueuses mais encourageantes
Si les familles des 52 marins disparusàborddela Minerve le 27 janvier 1968 ont pu se sentir oubliées pendant un demi-siècle, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Prévenues en amont de l’annonce de la reprise officielle des recherches du sous-marin le 5 février dernier, invitées dans la foulée à Balard – le pentagone à la française – pour se voir expliquer dans le menu détail le déroulement de ces recherches, ces familles ont été reçues en milieu de semaine dernière à la préfecture maritime de la Méditerranée, à Toulon. Objet de cette discrète réunion : la présentation du résultat des recherches entreprises par le navire océanographique Pourquoi Pas ? dès le 7 février dernier. Sans réelle surprise, aucune trace de la Minerve n’a été repérée. « Le contraire relèverait du miracle », a toujours laissé entendre la Marine nationale, qui mise les chances de réussite de retrouver l’épave de la Minerve sur la campagne du mois de juillet prochain.
Des essais de matériel concluants
Bien qu’infructueuses, ces premières recherches, effectuées sur une toute petite zone, sont cependant loin d’être un échec. Elles ont permis de tester le matériel. Ainsi, selon un compte rendu de la réunion, rédigé par MM. Doré et Meunier, deux des représentants des familles présents à Toulon, on apprend qu’un drone AUV et le fameux sousmarin Nautile ont effectué respectivement 30 heures et 25 heures de plongée entre les 16 et 19 février derniers. « En trois nuits, le drone a détecté 150 sondes douteuses (terme technique utilisé). Le Nautile a ensuite plongé sur celles qui correspondaient aux échos les plus forts », peut-on lire dans ce même document. Au cours de ces plongées, seuls des fûts, des caisses métalliques, un bidon d’huile et… une cheminée de bateau ont été clairement identifiés. Rien qui n’ait appartenu de près ou de loin à la Minerve en tout cas. Les auteurs du compte rendu se veulent néanmoins positifs. Les débris repérés n’étaient pas enfouis. Il n’y a donc pas de raison qu’il en soit autrement pour la Minerve. Par ailleurs, la taille réduite des objets métalliques détectés, « permet de nourrir un espoir fort de retrouver l’épave de la Minerve, même si l’épave, comme c’est probable, gît en plusieurs morceaux », écrivent MM. Doré et Meunier. Vivement le mois de juillet prochain donc, date des prochaines recherches, auxquelles participera cette fois le navire Antea.