Surveillants agressés dans l’Orne : il voulait « venger » Chérif Chekatt
Le détenu retranché, toute la journée d’hier, au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne) et sa compagne « ont été interpellés par le Raid », a annoncé, en début de soirée, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Mais blessée lors de l’assaut, la femme est morte peu après. Plus légèrement touché, le prisonnier n’a pas de pronostic vital engagé. Selon le procureur de la République de Paris, cet individu a affirmé vouloir « venger » Chérif Chekatt, l’auteur de l’attentat de Strasbourg en décembre 2018. Il a également expliqué que trois gardes à vue étaient en cours. Hier matin, Michaël Chiolo – un détenu de droit commun âgé de 27 ans, converti à l’islam en 2010, qui purgeait une peine de trente ans pour arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mot et vol avec arme – avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique. « Le caractère terroriste de cette attaque ne fait aucun doute », avait déclaré, vers 14 h, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, qui s’était rendue à Condé-sur-Sarthe dans la soirée. Et si le plus grand danger pour l’Europe n’était pas la montée de l’euroscepticisme qui, à l’échelle de l’Union, pourrait rassembler le quart des suffrages (et des sièges) aux élections européennes à venir, mais plutôt l’euro-indifférence, l’euroàquoibonisme ? Selon un récent sondage IfopJDD, la majorité de nos concitoyens ont l’intention de rester chez eux le dimanche mai, Fête des mères. Soit autant qu’en ( %). Non qu’ils sous-estiment l’enjeu : % jugent « très important » de participer à ce scrutin. Si important… que beaucoup préfèrent laisser les autres le faire à leur place. Le phénomène n’est pas propre à la France. Il touche peu ou prou tous les pays du continent, la palme de l’euro-passivité revenant à la Pologne, où seul un électeur sur sept se dit sûr d’aller voter. Le chroniqueur se rappelle l’intérêt et la curiosité que suscita la première élection du Parlement européen au suffrage universel. C’était en . Quarante ans plus tard, il faut le reconnaître, les fruits n’ont pas tenu les promesses des fleurs. Les citoyens européens ne se sont jamais vraiment emparés de cet instrument démocratique mis à leur disposition. L’Europe, aux yeux de beaucoup, cela reste loin, abstrait, techno. Et son Parlement, un « machin » aux rites bizarres, au rôle mal identifié. C’est cette chape d’indifférence qu’essaie de secouer Emmanuel Macron dans son adresse aux Européens. Il s’agit moins de convaincre les europhobes convaincus – peine perdue ! – que de ranimer la flamme. De retrouver un élan. D’ouvrir la voie d’une « Renaissance européenne thèmes (liberté, protection, progrès) et vingt-deux langues, connaîtra-t-il un meilleur sort ? Les premières réactions des capitales européennes, entre prudence et approbation, montrent que Macron a été écouté. Entendu, on verra… Il marque en tout cas le vrai début de la campagne électorale. Et a le mérite d’en clarifier l’enjeu. De donner un contour plus net au projet « progressiste » qu’Emmanuel Macron entend porter pour la France et pour l’Europe – deux combats qui, pour lui, n’en font qu’un. C’est vrai, ses opposants n’ont pas manqué de le souligner, il y a quelque chose d’ironique, un côté un peu donquichottesque, dans cette ambition du Président français d’inventer l’avenir de l’Europe quand il a tant de mal à maîtriser le présent de la France. Mais après tout, il l’assume. En prenant ainsi la tête (presque la tête de liste) de la campagne de son parti, en liant son dessein national aux aléas de la politique européenne, il prend plus de risques qu’aucun chef d’Etat n’en a jamais pris dans un scrutin toujours périlleux pour le pouvoir en place. Ses adversaires veulent faire du mai un référendum anti-Macron ? Il double la mise et en appelle à l’opinion pour qu’elle ratifie, contre « la tentation du repli et des divisions », sa vision d’une Europe qui va de l’avant et se réinvente. Si cela ne suffit pas à dégeler les indifférents…