Des inscriptions antisémites découvertes hier matin
Les inscriptions à l’entrée d’une copropriété, située sur la route de Toulon, remonteraient selon les policiers à une quinzaine de jours. Date où des tombes avaient été profanées dans le Bas-Rhin
Le mot «Juden» (juif) et trois croix gammées inscrits à l’encre noire. C’est un jeune promeneur qui a repéré, hier, ces inscriptions nauséabondes sur un panneau à l’entrée d’une copropriété à Hyères, située sur la route de Toulon, en direction de la Bayorre. Sur place, les policiers du commissariat, qui n’avaient jusqu’alors été saisis d’aucun signalement ou plainte, ont constaté les faits et découvert que ces mentions ont été réalisées il y a quinze jours. Le même jour que la profanation de quatre-vingts tombes au cimetière juif de Quatzenheim, dans le Bas-Rhin.
Aucune réaction
Depuis, ces inscriptions n’avaient pas donné lieu à une quelconque intervention au niveau de la résidence. Ces inscriptions antisémites recouvrent le nom de Paul Langevin (18721946),physicien qui fut notamment vice-président du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (19341936), président du Comité mondial de lutte contre la guerre et le fascisme (1935-1939) et président de la Ligue des droits de l’homme (1944-1946). Au début de l’occupation allemande, sa notoriété antifasciste a conduit à son arrestation le 30 octobre 1940 et déclencha la première manifestation anti-allemande le 11 novembre 1940. En mars 1942, son gendre, le jeune physicien Jacques Solomon, ainsi que sa fille Hélène, tous deux membres du Parti communiste, étaient arrêtés par les Allemands. Jacques Solomon fut fusillé au Mont-Valérien le 23 mai 1942, et Hélène Solomon fut déportée à Auschwitz. Paul Langevin, dont les cendres reposent désormais au Panthéon, se réfugia alors en Suisse sous le nom de Léon Pinel. Il décède à Paris le 19 décembre 1946 à 74 ans.